source wikipédia
Naissance | Châteauroux |
---|---|
Nom de naissance |
Christine Pierrette Jeanne Marie-Clotilde Schwartz |
Nationalité |
française |
Formation |
Collège d'Europe Université de Reims-Champagne-Ardenne |
Activité |
romancière, dramaturge |
Conjoint |
Charly Clovis |
Genre artistique |
roman, théâtre |
---|---|
Distinction |
commandeur des Arts et Lettres |
Archives conservées par |
Institut mémoires de l'édition contemporaine (291ANG, 756ANG, 757ANG, 1052ANG) |
|
Christine Angot (API : k?is.tin ??.?o), née Schwartz le à Châteauroux (Indre), est une romancière, une dramaturge et une cinéaste française. Elle pratique fréquemment la lecture publique de ses textes, notamment sur scène.
L'?uvre littéraire de cette figure emblématique de l'autofiction ? un terme que toutefois elle rejette ?, ainsi que ses nombreux articles et ses interventions médiatiques suscitent la controverse. Depuis la parution de L'Inceste en 1999, elle est devenue une personnalité de la littérature francophone contemporaine, lauréate du prix France Culture en 2005, du prix de Flore en 2006, du prix Décembre en 2015 et du prix Médicis en 2021. Elle est membre de l'académie Goncourt depuis le 28 février 2023. Son premier film en tant que réalisatrice, Une famille, sort le 20 mars 2024.
Christine Angot passe son enfance à Châteauroux, avec sa mère Rachel Schwartz, fille d'un juif d'Europe centrale, né en Alexandrie, et sa grand-mère. Son père, Pierre Angot, traducteur auprès des institutions européennes et pour la base aérienne américaine de Châteauroux-Déols, fils d'un rédacteur géographe pour le Guide Michelin, a quitté le foyer familial avant sa naissance et ne la reconnaîtra officiellement que lorsqu'elle aura quatorze ans. Elle prend alors le nom d'Angot.
Comme elle l'a confié au Monde, entre treize et seize ans elle est violée à plusieurs reprises par son père. Elle racontera ces viols dans ses romans L'Inceste, Une semaine de vacances, Un amour impossible ainsi que dans Le Voyage dans l'Est.
Elle quitte Châteauroux et s'installe à Reims avec sa mère. Après le baccalauréat, elle entame des études d'anglais et de droit. Elle obtient un DEA de droit international public, sur l'imputabilité des crimes contre l'humanité en droit international, puis commence une spécialisation en droit européen au Collège d'Europe, à Bruges, qu'elle quitte en milieu d'année et dont elle n'est pas diplômée.
Christine Angot se désintéresse alors de ses études et commence ses premières années d'écriture :
« Il y a eu un jour où j'ai écrit. Écrit vraiment. Ce fut quelque chose de très important. Claude [son mari à l'époque] et moi étions allés à Amsterdam, mais le séjour ne s'est pas bien passé et nous sommes repartis aussitôt. Nous avons pris un hôtel au Touquet. J'étais très énervée. Je n'acceptais pas la réalité de ce week-end gâché. Je me souviens que nous avions acheté une tablette de chocolat. J'ai pris son papier d'emballage et j'ai commencé à écrire ce qui s'était passé durant le week-end. J'ai demandé du papier à l'hôtel pour continuer. Puis j'ai fait lire ce que j'avais écrit à Claude : "C'est bien !" J'ai pris peur alors : "Ne me redis pas ça, je suis capable de tout laisser pour écrire". »
Dès lors, pendant six ans, ses manuscrits lui sont retournés par les maisons d'édition à qui elle propose ses textes. Elle ne publie son premier roman, Vu du ciel, qu'en 1990 chez Gallimard dans la collection « L'Arpenteur » dirigée par Gérard Bourgadier. Ce roman et les deux suivants, Not to Be et Léonore, toujours, connaissent une faible résonance médiatique et se vendent peu. Son quatrième manuscrit, Interview, est refusé par son éditeur. Angot quitte alors Gallimard à la suite d'un rapport de lecture qui lui est défavorable : « Ils refusent mon quatrième roman, Interview. Je repars à la recherche [d'un éditeur]. Léonore, toujours [son précédent roman], les avait choqués. Le rapport de lecture dit que je suis dangereuse pour mon entourage, ils faisaient déjà la confusion entre ma vie et mes livres. » Elle est ensuite éditée chez Fayard puis Stock, enfin par Jean-Marc Roberts.
Christine Angot est propulsée sur le devant de la scène littéraire en 1999 avec la publication de L'Inceste, qui défraie la chronique littéraire et qui se vendra à près de 50 000 exemplaires.
Le livre suscite un accueil médiatique et critique houleux. Pierre Jourde et Éric Naulleau dans Le Jourde & Naulleau notent que « toutes les lignes de force de l'?uvre en gestation sont ici déjà repérables : agitation, déni du réel, livres qui tiendraient aisément sur quelques centimètres carrés promis aux bennes de recyclage. » Au contraire, dans Le Monde, Josyane Savigneau écrit :
« Christine Angot va gagner. Parce qu'elle ne risque pas de plaire. Elle va trop vite, trop fort, trop loin, elle bouscule les formes, les cadres, les codes, elle en demande trop au lecteur. Elle vient d'avoir quarante ans, elle écrit depuis quinze ans et, en huit livres, elle a enjambé la niaiserie fin de siècle. Elle n'est pas humaniste, elle a fait exploser le réalisme, la pseudo-littérature consensuelle, provocante ou faussement étrange, pour poser la seule question, la plus dérangeante : quel est le rapport d'un écrivain à la réalité ? »
En 2005, elle obtient le prix France Culture pour Les Désaxés et Une partie du c?ur.
En 2006, elle quitte Stock pour Flammarion, où elle publie Rendez-vous, qui obtient le prix de Flore.
Elle entretient une courte liaison avec Doc Gynéco, qu'elle a rencontré lors d'une foire littéraire. Elle évoquera cette relation dans son roman Le Marché des amants paru en 2008. Toujours en 2006, elle intervient régulièrement dans l'émission Campus, animée par Guillaume Durand sur France 2.
En 2007, elle prend pour agent littéraire Andrew Wylie, qui négocie son transfert aux Éditions du Seuil en 2008. Ce transfert est largement médiatisé en raison de la somme déboursée par la maison d'édition, 240 000 ?. Elle se met en couple avec Charly Clovis, musicien martiniquais et un des meilleurs amis de Doc Gynéco et publie son roman Le Marché des amants dans lequel l'ex-compagne de Charly Clovis reconnaît une partie de sa propre vie.
En 2011, Angot fait son retour chez Flammarion, où elle publie Les Petits. À partir de la même année, elle fait partie du jury du prix Saint-Germain, qu'elle préside en 2012.
En 2012, elle obtient le prix Sade pour Une semaine de vacances, court roman qui fait scandale. Son éditeur, Flammarion, avait pourtant annoncé qu'il ne souhaitait pas qu'elle reçoive ce prix, notamment pour lui donner plus de chances d'en obtenir un autre plus prestigieux. Elle refuse le prix, dans une lettre au président du jury, Emmanuel Pierrat, en expliquant : « L'image de ce prix, qu'elle corresponde ou non à l'?uvre du Marquis de Sade, est en contradiction totale avec le livre que j'ai écrit, et ne pas refuser ce prix serait souscrire à un contresens objectif quant à ce que dit ce livre, contresens que je récuse. »
Au-delà des lectures organisées dans les librairies, Christine Angot se produit régulièrement sur des scènes théâtrales, comme en 2000, au théâtre national de la Colline, où elle propose une lecture de Quitter la ville ? théâtre dans lequel, en 2008, elle ouvre le festival Mediapart avec une lecture de son roman Le Marché des amants.
Plusieurs « événements » consacrés à son ?uvre ont été organisés : en 2013, par exemple, durant le festival d'Avignon, Christine Angot, accompagnée de comédiens, propose des lectures, mises en scènes et conversations autour de ses ?uvres dans la cour du musée Calvet. Le programme est retransmis sur France Culture sous le titre Une semaine de vacances avec Christine Angot. La même année, le théâtre Sorano lui est confié et propose, durant une semaine, des rencontres, des lectures et des projections avec, notamment, Laure Adler, Jacques-Alain Miller, Camille Laurens, Rachid O. et Tiphaine Samoyault.
À partir de 2013, elle se produit régulièrement à la Maison de la poésie, où elle propose notamment des lectures et conférences autour de ses livres et des lectures d'?uvres d'autres écrivains comme Marguerite Duras.
En , elle est la rédactrice en chef du supplément Libé des écrivains du journal Libération.
Par ailleurs, Angot publie des récits, ainsi que des articles en lien avec son travail d'écriture et qui évoquent la réception de ses livres, ses apparitions médiatiques ou encore des sujets plus intimes.
Des textes ont également été publiés dans le magazine Epok, lorsque l'auteur y tenait une chronique : « Le mot d'Angot », au début des années 2000.
En 2017, Christine Angot se voit invitée par le musée national Eugène-Delacroix à Paris pour un accrochage « carte blanche » intitulé « Regards sur les collections », à la faveur duquel elle rédige divers cartels et met les ?uvres en perspective avec sa vie et ses points de vue. Cette intervention est vivement déplorée et critiquée pour son égocentrisme et sa banalité.
Christine Angot collabore régulièrement au journal Libération au sein duquel elle tient, en alternance avec d'autres écrivains, la chronique « Écritures ». Elle publie également, de façon fréquente, notamment dans Le Monde, Le Point ou encore Télérama, des chroniques sur la littérature et l'art (sur Emmanuel Carrère, Michel Houellebecq, Van Gogh, Marguerite Duras par exemple), des réactions en lien avec l'actualité, ainsi que des portraits de politiques (dont François Hollande, Ségolène Royal, Dominique Strauss Kahn, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen) et de personnages médiatiques (Bernard-Henri Lévy, Jean-Marc Roberts). À partir de 2016, elle collabore au journal Le Nouvel Observateur, pour lequel elle rédige des portraits des candidats à l'élection présidentielle de 2017.
Recrutée pour remplacer Vanessa Burggraf, elle est chroniqueuse de à , aux côtés de Yann Moix (2017-2018) puis de Charles Consigny (2018-2019), dans l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché, diffusée par France 2. Elle s'y distingue par des prises de position et des réactions polémiques. La période voit les audiences baisser, un essoufflement qui serait dû d'après François Jost, professeur en science de l'information et de la communication, à une perte de légitimité des chroniqueurs dans des échanges où la forme a pris le pas sur le fond. Jost souligne également l'« impopularité de Christine Angot » causée par son « incapacité à dialoguer », une attitude qu'il qualifie de « consternante », voire de « dramatique ».
En , elle fait partie des signataires d'une lettre ouverte adressée au président de la République, publiée dans Libération, qui s'oppose à la gestation pour autrui.
En , Christine Angot exhorte François Hollande à se représenter à l'élection présidentielle. Dans une lettre ouverte, elle affirme que celui-ci dans les situations exceptionnelles, a « toujours été à la hauteur ».
Erreur de référence?: Des balises <ref>
existent pour un groupe nommé «?Note?», mais aucune balise <references group="Note"/>
correspondante n'a été trouvée