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Christine Angot
Christine Angot en 2024.
Biographie
Naissance
(66 ans)
Châteauroux
Nom de naissance
Christine Pierrette Jeanne Marie-Clotilde Schwartz
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Collège d'Europe
Université de Reims-Champagne-ArdenneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
romancière,
dramaturge
Conjoint
Charly Clovis
Autres informations
Genre artistique
roman, théâtre
Distinction
commandeur des Arts et Lettres
Archives conservées par
Institut mémoires de l'édition contemporaine (291ANG, 756ANG, 757ANG, 1052ANG)Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
  • L'Inceste
  • Quitter la ville
  • Pourquoi le Brésil ?
  • Le Marché des amants
  • Une semaine de vacances
  • Un amour impossible

Christine Angot (API : k?is.tin ??.?o), née Schwartz le à Châteauroux (Indre), est une romancière, une dramaturge et une cinéaste française. Elle pratique fréquemment la lecture publique de ses textes, notamment sur scène.

L'?uvre littéraire de cette figure emblématique de l'autofiction ? un terme que toutefois elle rejette ?, ainsi que ses nombreux articles et ses interventions médiatiques suscitent la controverse. Depuis la parution de L'Inceste en 1999, elle est devenue une personnalité de la littérature francophone contemporaine, lauréate du prix France Culture en 2005, du prix de Flore en 2006, du prix Décembre en 2015 et du prix Médicis en 2021. Elle est membre de l'académie Goncourt depuis le 28 février 2023. Son premier film en tant que réalisatrice, Une famille, sort le 20 mars 2024.

  1. ? « Christine Angot élue à l'Académie Goncourt », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. ? « Une famille, le "home movie" fracasseur de Christine Angot aux sources de son inceste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Biographie

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Enfance et études

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Christine Angot passe son enfance à Châteauroux, avec sa mère Rachel Schwartz, fille d'un juif d'Europe centrale, né en Alexandrie, et sa grand-mère. Son père, Pierre Angot, traducteur auprès des institutions européennes et pour la base aérienne américaine de Châteauroux-Déols, fils d'un rédacteur géographe pour le Guide Michelin, a quitté le foyer familial avant sa naissance et ne la reconnaîtra officiellement que lorsqu'elle aura quatorze ans. Elle prend alors le nom d'Angot.

Comme elle l'a confié au Monde, entre treize et seize ans elle est violée à plusieurs reprises par son père. Elle racontera ces viols dans ses romans L'Inceste, Une semaine de vacances, Un amour impossible ainsi que dans Le Voyage dans l'Est.

Elle quitte Châteauroux et s'installe à Reims avec sa mère. Après le baccalauréat, elle entame des études d'anglais et de droit. Elle obtient un DEA de droit international public, sur l'imputabilité des crimes contre l'humanité en droit international, puis commence une spécialisation en droit européen au Collège d'Europe, à Bruges, qu'elle quitte en milieu d'année et dont elle n'est pas diplômée.

Parcours littéraire

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Débuts

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Christine Angot se désintéresse alors de ses études et commence ses premières années d'écriture :

« Il y a eu un jour où j'ai écrit. Écrit vraiment. Ce fut quelque chose de très important. Claude [son mari à l'époque] et moi étions allés à Amsterdam, mais le séjour ne s'est pas bien passé et nous sommes repartis aussitôt. Nous avons pris un hôtel au Touquet. J'étais très énervée. Je n'acceptais pas la réalité de ce week-end gâché. Je me souviens que nous avions acheté une tablette de chocolat. J'ai pris son papier d'emballage et j'ai commencé à écrire ce qui s'était passé durant le week-end. J'ai demandé du papier à l'hôtel pour continuer. Puis j'ai fait lire ce que j'avais écrit à Claude : "C'est bien !" J'ai pris peur alors : "Ne me redis pas ça, je suis capable de tout laisser pour écrire". »

Dès lors, pendant six ans, ses manuscrits lui sont retournés par les maisons d'édition à qui elle propose ses textes. Elle ne publie son premier roman, Vu du ciel, qu'en 1990 chez Gallimard dans la collection « L'Arpenteur » dirigée par Gérard Bourgadier. Ce roman et les deux suivants, Not to Be et Léonore, toujours, connaissent une faible résonance médiatique et se vendent peu. Son quatrième manuscrit, Interview, est refusé par son éditeur. Angot quitte alors Gallimard à la suite d'un rapport de lecture qui lui est défavorable : « Ils refusent mon quatrième roman, Interview. Je repars à la recherche [d'un éditeur]. Léonore, toujours [son précédent roman], les avait choqués. Le rapport de lecture dit que je suis dangereuse pour mon entourage, ils faisaient déjà la confusion entre ma vie et mes livres. » Elle est ensuite éditée chez Fayard puis Stock, enfin par Jean-Marc Roberts.

Reconnaissance et critiques

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Christine Angot est propulsée sur le devant de la scène littéraire en 1999 avec la publication de L'Inceste, qui défraie la chronique littéraire et qui se vendra à près de 50 000 exemplaires.

Le livre suscite un accueil médiatique et critique houleux. Pierre Jourde et Éric Naulleau dans Le Jourde & Naulleau notent que « toutes les lignes de force de l'?uvre en gestation sont ici déjà repérables : agitation, déni du réel, livres qui tiendraient aisément sur quelques centimètres carrés promis aux bennes de recyclage. » Au contraire, dans Le Monde, Josyane Savigneau écrit :

« Christine Angot va gagner. Parce qu'elle ne risque pas de plaire. Elle va trop vite, trop fort, trop loin, elle bouscule les formes, les cadres, les codes, elle en demande trop au lecteur. Elle vient d'avoir quarante ans, elle écrit depuis quinze ans et, en huit livres, elle a enjambé la niaiserie fin de siècle. Elle n'est pas humaniste, elle a fait exploser le réalisme, la pseudo-littérature consensuelle, provocante ou faussement étrange, pour poser la seule question, la plus dérangeante : quel est le rapport d'un écrivain à la réalité ? »

En 2005, elle obtient le prix France Culture pour Les Désaxés et Une partie du c?ur.

En 2006, elle quitte Stock pour Flammarion, où elle publie Rendez-vous, qui obtient le prix de Flore.

Elle entretient une courte liaison avec Doc Gynéco, qu'elle a rencontré lors d'une foire littéraire. Elle évoquera cette relation dans son roman Le Marché des amants paru en 2008. Toujours en 2006, elle intervient régulièrement dans l'émission Campus, animée par Guillaume Durand sur France 2.

En 2007, elle prend pour agent littéraire Andrew Wylie, qui négocie son transfert aux Éditions du Seuil en 2008. Ce transfert est largement médiatisé en raison de la somme déboursée par la maison d'édition, 240 000 ?. Elle se met en couple avec Charly Clovis, musicien martiniquais et un des meilleurs amis de Doc Gynéco et publie son roman Le Marché des amants dans lequel l'ex-compagne de Charly Clovis reconnaît une partie de sa propre vie.

En 2011, Angot fait son retour chez Flammarion, où elle publie Les Petits. À partir de la même année, elle fait partie du jury du prix Saint-Germain, qu'elle préside en 2012.

En 2012, elle obtient le prix Sade pour Une semaine de vacances, court roman qui fait scandale. Son éditeur, Flammarion, avait pourtant annoncé qu'il ne souhaitait pas qu'elle reçoive ce prix, notamment pour lui donner plus de chances d'en obtenir un autre plus prestigieux. Elle refuse le prix, dans une lettre au président du jury, Emmanuel Pierrat, en expliquant : « L'image de ce prix, qu'elle corresponde ou non à l'?uvre du Marquis de Sade, est en contradiction totale avec le livre que j'ai écrit, et ne pas refuser ce prix serait souscrire à un contresens objectif quant à ce que dit ce livre, contresens que je récuse. »

Interprétation de ses ?uvres

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Au-delà des lectures organisées dans les librairies, Christine Angot se produit régulièrement sur des scènes théâtrales, comme en 2000, au théâtre national de la Colline, où elle propose une lecture de Quitter la ville ? théâtre dans lequel, en 2008, elle ouvre le festival Mediapart avec une lecture de son roman Le Marché des amants.

Plusieurs « événements » consacrés à son ?uvre ont été organisés : en 2013, par exemple, durant le festival d'Avignon, Christine Angot, accompagnée de comédiens, propose des lectures, mises en scènes et conversations autour de ses ?uvres dans la cour du musée Calvet. Le programme est retransmis sur France Culture sous le titre Une semaine de vacances avec Christine Angot. La même année, le théâtre Sorano lui est confié et propose, durant une semaine, des rencontres, des lectures et des projections avec, notamment, Laure Adler, Jacques-Alain Miller, Camille Laurens, Rachid O. et Tiphaine Samoyault.

À partir de 2013, elle se produit régulièrement à la Maison de la poésie, où elle propose notamment des lectures et conférences autour de ses livres et des lectures d'?uvres d'autres écrivains comme Marguerite Duras.

Autres activités littéraires

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En , elle est la rédactrice en chef du supplément Libé des écrivains du journal Libération.

Par ailleurs, Angot publie des récits, ainsi que des articles en lien avec son travail d'écriture et qui évoquent la réception de ses livres, ses apparitions médiatiques ou encore des sujets plus intimes.

Des textes ont également été publiés dans le magazine Epok, lorsque l'auteur y tenait une chronique : « Le mot d'Angot », au début des années 2000.

Invitée du musée Eugène-Delacroix

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En 2017, Christine Angot se voit invitée par le musée national Eugène-Delacroix à Paris pour un accrochage « carte blanche » intitulé « Regards sur les collections », à la faveur duquel elle rédige divers cartels et met les ?uvres en perspective avec sa vie et ses points de vue. Cette intervention est vivement déplorée et critiquée pour son égocentrisme et sa banalité.

Personnalité médiatique

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Christine Angot collabore régulièrement au journal Libération au sein duquel elle tient, en alternance avec d'autres écrivains, la chronique « Écritures ». Elle publie également, de façon fréquente, notamment dans Le Monde, Le Point ou encore Télérama, des chroniques sur la littérature et l'art (sur Emmanuel Carrère, Michel Houellebecq, Van Gogh, Marguerite Duras par exemple), des réactions en lien avec l'actualité, ainsi que des portraits de politiques (dont François Hollande, Ségolène Royal, Dominique Strauss Kahn, Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen) et de personnages médiatiques (Bernard-Henri Lévy, Jean-Marc Roberts). À partir de 2016, elle collabore au journal Le Nouvel Observateur, pour lequel elle rédige des portraits des candidats à l'élection présidentielle de 2017.

Recrutée pour remplacer Vanessa Burggraf, elle est chroniqueuse de à , aux côtés de Yann Moix (2017-2018) puis de Charles Consigny (2018-2019), dans l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché, diffusée par France 2. Elle s'y distingue par des prises de position et des réactions polémiques. La période voit les audiences baisser, un essoufflement qui serait dû d'après François Jost, professeur en science de l'information et de la communication, à une perte de légitimité des chroniqueurs dans des échanges où la forme a pris le pas sur le fond. Jost souligne également l'« impopularité de Christine Angot » causée par son « incapacité à dialoguer », une attitude qu'il qualifie de « consternante », voire de « dramatique ».

Prises de positions politiques

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En , elle fait partie des signataires d'une lettre ouverte adressée au président de la République, publiée dans Libération, qui s'oppose à la gestation pour autrui.

En , Christine Angot exhorte François Hollande à se représenter à l'élection présidentielle. Dans une lettre ouverte, elle affirme que celui-ci dans les situations exceptionnelles, a « toujours été à la hauteur ».

Décorations

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  1. ? Voir sur onlalu.com.
  2. ? Chaque week-end, les premières pages d'un roman de la rentrée (5/7). Christine Angot : « Mon père et ma mère se sont rencontrés à Châteauroux », Libération, .
  3. ? Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « Christine Angot, de bris et de fureurs », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  4. ? « Repères biographiques », laregledujeu.org, consulté le .
  5. ? Cité dans « Christine Angot », Le Matricule des anges, n 21,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. ? Christine Angot, « Te perdre c'est aussi me perdre » : hommage à Jean-Marc Roberts, Libération, .
  7. ? « Christine Angot : un big bang littéraire », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  8. ? Josyane Savigneau, Le Monde des livres, septembre 1999.
  9. ? « Angot et Kureishi prix France Culture », Libération, .
  10. ? « Le prix de Flore va à Christine Angot », Le Nouvel Observateur, .
  11. ? Laetitia Reboulleau, « 5 choses que vous ne saviez (peut-être) pas sur Christine Angot », sur fr.news.yahoo.com, (consulté le ).
  12. ? « Doc Gynéco : Son ex Christine Angot en couple? avec l'un de ses amis proches », sur purepeople.com, (consulté le ).
  13. ? Article sur Buzz? littéraire.
  14. ? Mohammed Aïssaoui, « Le contrat en or de Christine Angot », Le Figaro, .
  15. ? Article sur les agents et transferts littéraires sur La Fabrique du livre, 2008.
  16. ? « Doc Gynéco, gêné, parle du martiniquais Charly Clovis et de sa "meuf" Christine Angot », sur people-bokay.com, (consulté le ).
  17. ? Pascale Robert-Diard, « Christine Angot et la vie des autres », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne).
  18. ? « Le prix Saint-Germain : rendez-vous le  », bernard-henri-levy.com, consulté le .
  19. ? Quentin Girard, « Une semaine de vacances de Christine Angot reçoit le prix Sade », Libération, .
  20. ? « Christine Angot récompensée contre son gré par le prix Sade », Le Magazine littéraire, .
  21. ? Laurent David Samama, « Christine Angot et le prix Sade : les raisons d'un refus », laregledujeu.org, 24 janvier 2013.
  22. ? Le cas Angot, lexpress.fr, .
  23. ? Festival Mediapart : Christine Angot à la Colline, Médiapart, .
  24. ? Une semaine de vacances avec Christine Angot, France Culture, consulté le .
  25. ? « Le Théâtre Sorano confié à Christine Angot », laregledujeu.org.
  26. ? « Christine Angot - La Petite foule », maisondelapoesieparis.com, consulté le .
  27. ? « Christine Angot : prologue à Un amour impossible », maisondelapoesieparis.com, consulté le .
  28. ? « Christine Angot lit Écrire de Marguerite Duras », maisondelapoesieparis.com, consulté le .
  29. ? L'écrivaine Christine Angot sera la rédactrice en chef du « Libé des écrivains » à retrouver demain en kiosques., liberation.fr, .
  30. ? « Mélodrague », Marie Claire, n 720, .
  31. ? « Acte biographique », La Nouvelle Revue française, n 598, .
  32. ? « La Page noire », Libération, .
  33. ? « Non, non, non et non », Le Monde, .
  34. ? « Une femme sous influence vous influence », Livre Hebdo, 2000<.
  35. ? « Sujet : l'amour », L'Infini, n 68, 1999.
  36. ? « La Carte chance », Télérama, n 3181, 2011.
  37. ? « Regards sur une collection, Christine Angot invitée au musée Delacroix », sur latribunedelart.com (consulté le ).
  38. ? Chroniques de Christine Angot parues dans le journal Libération, consulté le .
  39. ? Christine Angot, « Nous sommes tous des Jean-Marie Le Pen », Les Inrockuptibles, semaine du au .
  40. ? Christine Angot, « C'est pas le moment de chroniquer Houellebecq », Le Monde,.
  41. ? « Van Gogh : le suicidé de la société », Le Monde, .
  42. ? « Chère Christiane Taubira? », Libération, .
  43. ? « Dans la voiture de François Hollande », Le Point, n 2056, .
  44. ? « Rendez-vous avec Ségolène Royal », Le Point, .
  45. ? « Le Problème de DSK avec nous », Libération, .
  46. ? « Miss France : portrait de Marine Le Pen », Télérama, .
  47. ? Christine Angot, « Plexus, solaire : portrait de BHL », Le Point, n 1951, .
  48. ? « Te perdre c'est aussi me perdre », Libération, .
  49. ? « Les audiences d'?On n'est pas couché? s'écroulent. L'émission est-elle en crise ? », lesinrocks.com, .
  50. ? Collectif, « « GPA : Monsieur le président de la République? » », Libération, .
  51. ? Cécile Daumas, « Deux camps distincts parmi les intellectuels », Libération, .
  52. ? « Christine Angot écrit à François Hollande : ?Ne désertez pas? », lejdd.fr, .
  53. ? « Bulletin officiel des décorations, médailles et récompenses n°01 du 29 janvier 2024 », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  54. ? Arrêté du portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.


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