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Aharon Appelfeld
Aharon Appelfeld en 2014.
Biographie
Naissance
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Stara Jadova (en) (royaume de Roumanie)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 85 ans)
Petah Tikva (Israël)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Mont des RépitsVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Ervin AppelfeldVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
israélienne
soviétique
royaume de RoumanieVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Mevasseret TsionVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université hébraïque de JérusalemVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, professeur d'université, professeur d'éducation physique et sportiveVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Université Ben Gourion du NéguevVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Parti travailliste israélienVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Académie américaine des arts et des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Liste détaillée
Prix Ussishkin ()
Prix Brenner ()
Prix Newman ()
Prix Bialik ()
National Jewish Book Awards (d) ()
Prix Israël ()
Prix Médicis étranger ()
Prix Nelly-Sachs ()
Independent Foreign Fiction Prize (en) ()
Prix Les Inrockuptibles du roman étranger ()
Membre de l'Académie américaine des arts et des sciencesVoir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation

Aharon Appelfeld (en hébreu : ???? ??????), né Ervin Applefeld le à Jadova, près de Czernowitz (alors Cern?u?i en Royaume de Roumanie) et mort le à Petah Tikva en Israël, est un romancier et poète israélien. Il est considéré comme un des plus importants écrivains israéliens de langue hébraïque de la fin du xx siècle. Il a reçu de nombreux prix littéraires, dont le prix Israël en 1983 et le prix Médicis étranger en 2004.

  1. ? « Décès de l'écrivain israélien Aharon Appelfeld, survivant de la Shoah », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. ? (en) « Aharon Appelfeld, Israeli Novelist Haunted by the Holocaust, Dies at 85 », sur The New York Times, (consulté le )
  3. ? Nicolas Weill, « Mort d'Aharon Appelfeld, « écrivain juif » de l'exil », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Biographie

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L'enfance et la guerre

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Aharon Appelfeld est né le en Roumanie de parents juifs assimilés germanophones influents, parlant aussi le ruthène, le français et le roumain. Il vit d'abord une petite enfance heureuse, entre une mère tendre, un père plus lointain, et des séjours à la campagne auprès de ses grands-parents qui lui apprennent le yiddish. Sa mère est tuée en 1940 alors que le régime roumain commence sa politique meurtrière envers les Juifs. Le nord de la Bucovine, dont Czernowitz, est annexé en par l'Union soviétique à la suite du pacte Molotov-Ribbentrop, avant d'être occupé par la coalition germano-roumaine en 1941. Aharon Appelfeld connaît le ghetto, puis la séparation d'avec son père et la déportation dans un camp à la frontière ukrainienne, en Transnistrie, en 1941. Aharon Appelfeld parvient à s'évader à l'automne 1942. Il se cache alors dans les forêts d'Ukraine pendant trois ans, en compagnie de marginaux de toutes sortes. Il trouve refuge pour l'hiver chez des paysans qui lui donnent un abri et de la nourriture contre du travail, mais il est obligé de cacher qu'il est juif. Une atmosphère et des événements qui continueront à l'habiter toute sa vie, comme il l'explique dans Histoire d'une vie :

« Plus de cinquante ans ont passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le c?ur a beaucoup oublié, principalement des lieux, des dates, des noms de gens, et pourtant je ressens ces jours-là dans tout mon corps. Chaque fois qu'il pleut, qu'il fait froid ou que souffle un vent violent, je suis de nouveau dans le ghetto, dans le camp, ou dans les forêts qui m'ont abrité longtemps. La mémoire, s'avère-t-il, a des racines profondément ancrées dans le corps. Il suffit parfois de l'odeur de la paille pourrie ou du cri d'un oiseau pour me transporter loin et à l'intérieur. »

La Palestine

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En 1945, il est recueilli par l'Armée rouge pendant neuf mois et il traverse ensuite l'Europe des mois durant avec un groupe d'adolescents orphelins, avant d'arriver en Italie d'où, grâce à une association juive, il s'embarque clandestinement en 1946 pour la Palestine. Là, le jeune garçon est pris en charge par l'Alyat Ha-noar (en) (Alya de la jeunesse) ? mouvement sioniste fondé en 1933 en Allemagne et dont l'objectif est de sauver de jeunes juifs en les envoyant en Palestine ? et se retrouve dans un camp de jeunesse, puis dans une école agricole. Il doit faire ensuite son service militaire en 1949. Il tient épisodiquement pendant ces années un journal qui reflète sa difficulté à se reconstruire. Il se heurte aussi au problème du rapport à la langue : il est en effet passé, sans espoir de retour, de l'allemand et du yiddish, à l'hébreu.

C'est principalement en recopiant des passages de la Torah qu'il apprend à écrire et parler l'hébreu, alors même que ses parents n'étaient pas religieux. Il a déclaré à propos de l'apport de la Bible, ainsi que de son rapport à l'hébreu : « Ce n'est pas tombé du ciel. Tous les jours j'ai étudié la Bible. C'est la Bible qui m'a donné les outils pour comprendre cette langue. Évidemment, c'est du vieil hébreu et qui possède une vraie beauté. C'est une langue minimale: elle dit le moins pour dire plus. Elle utilise peu de mots. Dire ce qu'on a à dire d'une manière très simple, voilà ce qu'enseigne la Bible. »

En 1957, il retrouve son père qui a lui aussi survécu à la Shoah.

Études, diplômes

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De 1952 à 1956, il étudie à l'université hébraïque de Jérusalem, où il étudie les littératures yiddish et hébraïque, ainsi que la mystique juive, auprès de Martin Buber, Gershom Scholem, Ernest Simon, Yehezkiel Kaufmann (en) dont il suit les cours, et qui ont, comme lui, une double culture. Ses études dans le département de yiddish lui permettent de renouer avec sa culture d'origine.

Le choix de la littérature, et l'enseignement

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Sa rencontre avec Samuel Joseph Agnon le convainc que « le passé, même le plus dur, n'est pas une tare ou une honte mais une mine de vie ». À la fin des années 1950, il choisit l'écriture et la littérature et se met à écrire en hébreu, sa « langue maternelle adoptive ». Il enseigne la littérature à l'université Ben Gourion du Néguev de 1979 jusqu'à sa retraite. Homme de gauche, de tout temps ancré dans le Parti travailliste, il voit s'élargir les failles dans la société israélienne et observe avec amertume l'impasse d'un certain sionisme et le rejet du monde arabe qui veut supprimer son pays.

En 2005, il reçoit le Prix Nelly-Sachs.

Vie privée

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Il épouse Judith, Juive argentine, et le couple a trois enfants, Meir, Yitzak et Batya. Il meurt le à l'âge de 85 ans.

  1. ? « Aharon Appelfeld », sur editionsdelolivier.fr, (consulté le )
  2. ? Eléonore Sulser « Amoureux du silence et de la vie, Aharon Appelfeld s'en est allé », Le Temps, 4 janvier 2018 [lire en ligne (page consultée le 14 juin 2024)]
  3. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées LeMonde
  4. ? Baudouin Eschapasse , « L'inestimable legs d'Aharon Appelfeld », Le Point, 4 janvier 2018 [lire en ligne (page consultée le 14 juin 2024)]
  5. ? « L'écrivain israélien Aharon Appelfeld est mort », La Croix et AFP,
  6. ? Michèle Tauber, « Réincarnation d'une mélodie : l'écriture d'Aharon Appelfeld », Che vuoi ?, n 31,‎ , p. 119?129 (ISSN 0994-2424, DOI 10.3917/chev.031.0119, lire en ligne, consulté le )
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