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| Nom de naissance | Lucius Apuleius |
|---|---|
| Naissance |
Vers 125 Madaure, Numidie (province romaine) (Algérie) |
| Décès |
Vers 170 Carthage, province d'Afrique (actuelle Tunisie) |
| Nationalité | Empire Romain / Numidie (province romaine) |
| Pays de résidence | Numidie (province romaine) |
| Activité principale |
Écrivain, orateur, philosophe, romancier, poète |
| Langue d'écriture | Latin |
|---|---|
| Genres |
Romancier, Philosophie, Mythologie, Poésie |
?uvres principales
Métamorphoses ; Apologie ou De la Magie ; Du dieu de Socrate
Apulée (en latin Lucius Apuleius, en grec ?????????, Apoulèios, en berbère ??????, Afulay), né vers 125 à Madaure, actuelle M'daourouch au nord-est de l'Algérie, et mort probablement après 170, est un écrivain, orateur et philosophe médio-platonicien. Sa renommée vient de son chef-d'?uvre, le roman latin intitulé Les Métamorphoses, également connu sous le nom de L'Âne d'or. Apulée a aussi écrit des poèmes et a publié des discussions sur divers thèmes, en particulier philosophiques, ainsi que des discours. Une grande partie de ses ?uvres a été perdue.
À part une inscription, on ne connaît la vie d'Apulée qu'à travers ses écrits. Son gentilice est Apuleius (écrit aussi Appuleius) ; le prénom Lucius utilisé depuis la Renaissance n'est pas certain.
Apparemment, Apulée est né vers 123. Il était issu d'une famille de citoyens berbères romanisés bien considérée et aisée, d'origine indigène ; lui-même se définit comme « mi-Numide et mi-Gétule », ce qui est parfois traduit aujourd'hui par "berbère". Sa patrie est Madaure (en latin Madaura, neutre pluriel, ou plutôt Madauri, masculin pluriel), en Numidie, dans l'actuelle Algérie, colonie romaine située loin de la côte romanisée, et dont subsistent aujourd'hui quelques vestiges d'époque romaine. Elle faisait partie de l'Afrique proconsulaire. Son père était duumvir (membre du gouvernement bicéphale de la ville). À la mort de son père, Apulée hérita avec son frère d'une fortune de deux millions de sesterces.
Apulée a dû recevoir sa première éducation scolaire à l'université de Madaure ; puis il alla apprendre la rhétorique à Carthage, le centre culturel de l'Afrique romaine. Dès lors, il choisit le platonisme comme orientation philosophique scolaire. Finalement, il va à Athènes pour étudier la philosophie. C'est là qu'il acquiert aussi des connaissances en poésie, en géométrie et en musique. À Athènes, il a de nombreux maîtres de philosophie, parmi lesquels peut-être Taurus de Tyr, le plus éminent platonicien d'Athènes au milieu du II siècle. Apulée était aussi ouvert à l'influence du néo-pythagorisme, qui se mélangeait alors souvent au platonisme. Pendant son séjour en Grèce, il se fit initier à une série de cultes à mystères ; son profond intérêt pour les savoirs secrets des religions lui a rapporté plus tard la renommée de magicien. Son degré d'adhésion à la romanitas (en) fait l'objet d'un débat.
Après la fin de sa formation, Apulée entreprend des voyages étendus, qui le mènent en particulier vers Samos et la Phrygie ; de temps à autre, il séjourne à Rome, où il exerce peut-être une activité d'avocat. L'archéologue Filippo Coarelli pense qu'un bâtiment antique découvert en 1886 à Ostie, le port de Rome, peut être identifié comme la maison où Apulée a vécu. Dans les objets trouvés dans cette fouille, on trouve deux tuyaux à eau marqués de Lucius Apuleius Marcellus ? apparemment le nom du propriétaire de la maison ? ainsi que la base d'une statue équestre du consul Marcus Asinius Marcellus. Ceci s'accorde avec le fait que dans les Métamorphoses d'Apulée, paraît un Asinius Marcellus, qui initie Lucius, le héros du roman, au culte d'Osiris à Rome. Au cas où Lucius Apuleius Marcellus serait identique à l'écrivain, celui-ci avait le surnom (cognomen) de son protecteur le consul.
Avec son activité de rhéteur, à laquelle appartiennent aussi des exposés sur des thèmes philosophiques et religieux, Apulée se situe dans le courant que l'on désigne d'habitude par le vague concept de « seconde sophistique ». Ce mouvement comprend des maîtres de rhétorique qui se consacrent aussi à la déclamation publique ; ils cultivent un art du discours efficace selon les modèles antiques et sont en partie également des écrivains. Beaucoup d'entre eux ont aussi des intérêts philosophiques. Le lien entre philosophie et art oratoire correspond à l'esprit du temps, mais manque de fondement pour un platonicien, puisque Platon avait critiqué avec acuité la rhétorique et avait lutté contre la sophistique. Apulée dilapida son héritage dans les nombreux voyages en Asie Mineure et en Égypte où il étudiait la philosophie et la religion.
L'écrivain passe la dernière phase de sa vie dans son Afrique natale. Tombé malade en route à Oea (l'actuelle Tripoli), il est reçu avec hospitalité chez Sicinius Pontien, un condisciple du temps de ses études à Athènes. La mère de Pontien, Aemilia Pudentilla, était une veuve très riche, âgée de quelques années de plus que lui. Avec le consentement, voire l'encouragement, de son fils, Apulée accepta de l'épouser, en 156. Entre-temps, Pontien lui-même épouse la fille d'Herennius Rufin qui, indigné de voir la richesse de Pudentilla sortir de la famille, incite son gendre, ainsi qu'un frère cadet, Sicinius Pudens, encore tout jeune, et leur oncle paternel, Sicinius Aemilianus, à se joindre à lui pour contester le mariage en l'accusant d'avoir usé de charmes et de sortilèges pour obtenir l'affection de Pudentilla. Le procès eut lieu vers 158 ou 159 à Sabratha ; le juge était le proconsul (Rome antique) de la province d'Afrique proconsulaire, Claudius Maximus. L'accusation elle-même semble avoir été ridicule, et Apulée plaida avec fougue sa propre cause. Acquitté, il consigne sa plaidoirie dans un texte connu sous le nom d'Apologie ou De Magia ("Discours sur la magie") dont le contenu nous est parvenu. Plus tard, il s'établit à Carthage, où il assume une charge de prêtre : il devient probablement sacerdos provinciae (chef des prêtres du culte de l'empereur dans la province d'Afrique proconsulaire). On mentionne encore notre personnage dans les années 160, puis sa trace se perd. Nous ne connaissons ni le lieu ni la date de sa mort, mais celle-ci eut sans doute lieu après 170.
Apulée a dédié deux de ses ?uvres philosophiques à son « fils » Faustinus. On ne sait s'il s'agit là d'un fils biologique ou d'un de ses élèves.