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Henri Barbusse
Henri Barbusse en 1928.
Fonctions
Directeur
Monde
-
Directeur littéraire
à partir de
Biographie
Naissance
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Asnières-sur-Seine (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 62 ans)
MoscouVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe d'Henri Barbusse (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Adrien Gustave Henri BarbusseVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, homme politique, peintre, poète, romancier, scénariste, biographe, journaliste, historienVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Hélyonne Mendès (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Monde (-)
Le Progrès civique
L'Humanité
Le PopulaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Parti communiste français (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Association républicaine des anciens combattants ()
Académie des sciences de l'URSS (en)
Académie des sciences de Russie
Mouvement Amsterdam-PleyelVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Première Guerre mondialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Littérature prolétarienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Goncourt ()
Concours général
Croix de guerre 1914-1918Voir et modifier les données sur Wikidata
Prononciation
?uvres principales
Le FeuVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Henri Barbusse
Signature

Henri Barbusse est un écrivain, homme politique, scénariste et journaliste français, né le à Asnières et mort le à Moscou.

Il relate sa vie au front pendant la Première Guerre mondiale dans son roman Le Feu qui remporte le prix Goncourt en 1916. Résolument pacifiste, il fonde l'Association républicaine des anciens combattants en 1917 et adhère au Parti communiste en 1923.

Se consacrant à son activité de journaliste, il devient directeur littéraire de l'Humanité en 1926. Il fonde la revue Monde en 1928.

Biographie

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De son côté paternel, Adrien Gustave Henri Barbusse est issu d'une famille protestante d'origine cévenole dans un hameau d'Anduze, près d'Alès. Son père, licencié de théologie de l'université de Genève, est journaliste, chroniqueur théâtral au Siècle. Sa mère, d'origine anglaise, meurt alors que le jeune Henri n'a que 3 ans.

Le milieu littéraire le reconnaît très tôt comme l'un des siens, à la suite de sa participation remarquée, en 1892, au concours de poésie de L'Écho de Paris de Catulle Mendès. Son premier recueil de poèmes, Pleureuses, est publié en .

Il s'exerce alors professionnellement dans la presse, se tourne vers la prose et publie un premier roman, empreint de décadence et de naturalisme à la fois : L'Enfer, en . Cette même année, il intègre les Poètes d'aujourd'hui, d'Adolphe van Bever et Paul Léautaud.

L'expérience de la guerre

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En 1914, alors âgé de 41 ans, malgré des problèmes pulmonaires et ses positions pacifistes d'avant-guerre, il s'engage volontairement dans l'infanterie et réussit à rejoindre les troupes combattantes en au 231 régiment d'infanterie avec lequel il participe aux combats en première ligne jusqu'en 1916. Il est souvent malade mais retourne au front à chaque fois pour quelques mois. Le , il est décoré de la croix de guerre avec citation. Il est finalement réformé le .

La postérité se souviendra surtout du roman qu'il écrivit sur cette expérience Le Feu, prix Goncourt , récit sur la Première Guerre mondiale dont le réalisme souleva les protestations du public de l'arrière autant que l'enthousiasme de ses camarades de combat. Il paraît sous forme de feuilleton dans le quotidien L'?uvre à partir du , puis intégralement à la fin de aux éditions Flammarion. En , Barbusse fonde avec Raymond Lefebvre, Paul Vaillant-Couturier et l'ouvrier ajusteur Georges Bruyère l'Association républicaine des anciens combattants (ARAC).

Journalisme et militantisme politique

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En , il est appelé par Jean Longuet pour assurer la direction littéraire du journal Le Populaire. Le premier article qu'il signe dans ce quotidien, qui est alors l'expression de la « minorité » pacifiste du Parti socialiste, est titré « Les lettres et le progrès ». Fondateur du mouvement pacifiste « Clarté » et de la revue homonyme (1919-1924), il adhère au Parti communiste, en 1923, et se lie d'amitié avec Lénine et Gorki, au cours de voyages qu'il effectue en URSS.

En , appelé par Marcel Cachin et Paul Vaillant-Couturier, qui ambitionnent de faire de L'Humanité un grand quotidien d'informations, il inaugure ses fonctions de directeur littéraire du journal communiste en dressant en « une » du journal la conception qu'il se fait de la littérature : rapprocher les intellectuels du peuple, susciter un art jeune tendu vers la libération des masses, effectuer une « critique rouge » de la littérature bourgeoise. Ce programme, il veut le mettre en pratique dans le projet qu'il porte d'une nouvelle revue. Il le réalise en 1928 en fondant la revue Monde (publiée jusqu'en 1935) avec des collaborations mondiales prestigieuses. La direction de cette revue est loin d'être un poste de tout repos : Barbusse doit se débattre entre les difficultés financières, les tournants politiques de l'Internationale communiste et du Parti communiste, et les fractures que ceux-ci occasionnent parmi les intellectuels français : débats sur la littérature prolétarienne, soumission ou non aux injonctions politiques, « affaire » Victor Serge, etc. Par l'entremise du poète hondurien Froylán Turcios, il entretient des relations avec Augusto Sandino qui dirigeait alors une guérilla contre l'occupation américaine du Nicaragua. Il écrit également dans Le Progrès civique autour de cette période.

Henri Barbusse, carte postale éditée en 1935 par le « Comité mondial contre le fascisme et la guerre ».

Admirateur de la révolution d'Octobre (Le Couteau entre les dents, 1921 ; Voici ce qu'on a fait de la Géorgie, 1929), il cherche à définir une « littérature prolétarienne ». Il fut l'un des instigateurs du mouvement pacifiste Amsterdam-Pleyel, dont il devient le président avec Romain Rolland et auquel adhère notamment Albert Camus, dès la prise du pouvoir d'Hitler en Allemagne. Il fait plusieurs voyages en URSS et écrit une biographie élogieuse de Staline (1935). Il est également le porte-voix du PCF pour calomnier violemment contre Panaït Istrati, ancien proche de Barbusse, coupable d'avoir dénoncé le stalinisme au retour d'un voyage en URSS.

Tombe d'Henri Barbusse au cimetière du Père-Lachaise.

C'est lors d'un de ces voyages qu'il meurt d'une pneumonie à Moscou, le . L'hypothèse selon laquelle il aurait été empoisonné sur ordre de Staline est controversée, tant la santé de Barbusse, chancelante dès avant la Première Guerre mondiale, avait été mise à l'épreuve par son intense activité nationale et internationale. Devenu une des figures emblématiques du Front populaire en France, acclamé par la foule qui avait envahi les rues de Paris lors du , ses funérailles à Paris, le , donnent l'occasion à la population parisienne de lui rendre un dernier hommage particulièrement important. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, non loin du mur des Fédérés, lieu symbolique de la mémoire populaire et ouvrière. C'est André Malraux qui, à la place de Jean-Richard Bloch, prononce son éloge au nom de l'Association des écrivains et artistes révolutionnaires.

Il a été marié à Hélyonne Mendès (1879-1955), fille de la compositrice Augusta Holmès et du poète Catulle Mendès.

Soutien de l'espéranto

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Barbusse n'était pas espérantiste, simplement sympathisant. En 1922 paraît la brochure de SAT For la Ne?tralismon ! (À bas le neutralisme), écrite par Eugène Lanti ? le fondateur de SAT ? pour justifier l'existence du mouvement espérantiste des travailleurs, séparé du mouvement neutre. Sur la page de titre de cette brochure se trouve la citation suivante de Barbusse : « les espérantistes bourgeois et mondains seront de plus en plus étonnés et terrorisés par tout ce qui peut sortir de ce talisman : un instrument permettant à tous les êtres humains de se comprendre ».

Barbusse fut également président d'honneur du premier congrès de SAT qui se tint à Prague en 1921.

  1. ? Attestée au XVII siècle.
  2. ? Voir, sur ses origines, le numéro spécial de la revue Europe, septembre 1974 ; le lieu-dit « Barbusse » existe encore à 5 km au sud d'Anduze, comme le montre OpenStreetMap.
  3. ? Réédité en 1920.
  4. ? Poètes d'aujourd'hui, sur leautaud.com.
  5. ? Biographie d'Henri Barbusse dans l'édition du Feu au Livre de poche, 1988, p. 9-11 (ISBN 978-2-253-04741-4).
  6. ? Henri Barbusse, Le Feu: Journal d'une escouade, Paris, Gallimard (folioplus classiques), , 496 p. (ISBN 978-2070342792), p. 483-484
  7. ? Raymond Huard, « Le feu de Barbusse nous éclaire toujours », sur L'Humanité, (consulté le ).
  8. ? Gérard Leidet, « BRUYÈRE Georges », sur Le Maitron.
  9. ? Jean Relinger, « BARBUSSE Henri [Adrien Gustave Henri ] », sur Le Maitron.
  10. ? Philippe Baudorre, Henri Barbusse, p. 165. Voir bibliographie.
  11. ? L'Humanité 28 avril 1926.
  12. ? Philippe Baudorre, op. cit., p. 256.
  13. ? Philippe Baudorre titre en termes mouvants les derniers chapitres de la biographie de Barbusse : « Une longue période de turbulences (1929-1932) », « Une année charnière (1932) », « Ombres et lumières (1933-1935) ».
  14. ? Leslie Manigat, L'Amérique latine au XX siècle, 1889-1929, , p. 397
  15. ? (en) Henri Barbusse, The Inferno, Read Books Ltd, (ISBN 978-1-4733-7657-1, lire en ligne)
  16. ? Voir les extraits cités par Fred Kupferman dans Au pays des Soviets.
  17. ? Lilly Marcou, Staline vu par l'Occident. Esquisse bibliographique, Revue française de science politique, 1972, 22-4, p. 887-908.
  18. ? Alain Dugrand, « Panaït Istrati, Prince des vagabonds », sur Le Passe Muraille, (consulté le )
  19. ? François Ouellet, « Panaït Istrati (1884-1935) », Nuit blanche, magazine littéraire, n 152,‎ , p. 18?22 (ISSN 0823-2490 et 1923-3191, lire en ligne, consulté le )
  20. ? « Istrati, le « frère des bannis et des étrangers » - L'Humanité », sur humanite.fr, (consulté le )
  21. ? Michel Niqueux, « Panaït Istrati, Romain Rolland, Correspondance 19191935, Paris 2019 », La Revue russe, vol. 53, n 1,‎ , p. 167?169 (lire en ligne, consulté le )
  22. ? Marine Pohu, « Henri Barbusse : biographie de l'écrivain, auteur du livre "Le feu" », sur linternaute.fr (consulté le )
  23. ? « Il y a quarante ans mourait Henri Barbusse? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. ? Arkadi Vaksberg, Hôtel Lux, Paris, Fayard, 1993.
  25. ? Philippe Baudorre, op. cit. et Jean Relinger, notice « Henri Barbusse », Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français.
  26. ? Philippe Baudorre, p. 387 : « La foule massée sur les trottoirs acclame les dirigeants qu'elle reconnaît, « Vive Thorez ! vive Barbusse ! Libérez Thaelmann ! » ».
  27. ? Philippe Baudorre, Barbusse, Paris, , 427 p., 24 cm (lire en ligne sur Gallica), p. 7.
  28. ? « Henri Barbusse », sur comitehistoire.bnf.fr (consulté le ).
  29. ? Article : « Socialisme et espéranto » sur le site de SAT-Amikaro.
  30. ? « Introduction », sur sat-amikaro.org.
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