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Alphonse Daudet
Alphonse Daudet.
Biographie
Naissance
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NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 57 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, tombe d'Alphonse Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Louis Marie Alphonse DaudetVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
PiccoloVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Clamart ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, romancier, scénariste, poète, dramaturge, nouvellisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Vincent Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Adeline Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Henri Daudet (d)
Ernest Daudet
Anna Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Julia DaudetVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Léon Daudet
Lucien Daudet
Edmée Daudet (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie de NîmesVoir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Poésie, conte, forme dramatiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Émile Zola, Edmond de GoncourtVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur? ()
Prix de Jouy ()
Officier de la Légion d'honneur? ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque Beinecke de livres rares et manuscritsVoir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
Tartarin de Tarascon (d), Lettres de mon moulin, Le Petit Chose, La Chèvre de monsieur Seguin, L'ArlésienneVoir et modifier les données sur Wikidata
signature d'Alphonse Daudet
Signature
Vue de la sépulture.

Alphonse Daudet, né le à Nîmes et mort le à Paris, est un écrivain et auteur dramatique français notamment connu pour sa pièce de théâtre La Dernière Idole et son livre Lettres de mon moulin qui contient plusieurs histoires courtes connues, comme La Chèvre de monsieur Seguin.

Il est le mari de Julia Rosalie Céleste Allard, et le père de Léon Daudet, Lucien Daudet et Edmée Daudet.

Biographie

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Enfance

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Alphonse Daudet naît à Nîmes le , dans une famille catholique et légitimiste. Son père Vincent Daudet (1806-1875), dont les ancêtres sont cévenols, est tisserand et négociant en soieries. Sa mère Adeline est la fille d'Antoine Reynaud, un riche négociant en soie ardéchois. Il passe la majeure partie de sa petite enfance à quelques kilomètres de Nîmes, dans le village de Bezouce. Puis il suit les cours de l'institution Canivet à Nîmes. Son père ferme sa fabrique, la famille déménage à Lyon en 1849, et Alphonse entre en sixième au lycée Ampère de la ville. La ruine complète de son père en 1855 l'oblige à renoncer à passer son baccalauréat. Il devient alors maître d'étude au collège d'Alès. Cette expérience pénible lui inspirera son premier roman, Le Petit Chose (1868), dans lequel il mêle des faits réels et d'autres inventés, comme la mort de son frère.

La bohème à Paris

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Désirant faire une carrière littéraire, il rejoint son frère Ernest à Paris en . Désargenté, il mène une joyeuse vie de bohème. La fréquentation d'une des dames de l'entourage de l'impératrice Eugénie lui vaut de contracter une affection syphilitique extrêmement grave, avec des complications dont il souffrira toute sa vie, en particulier une ataxie locomotrice qui l'oblige à marcher avec des béquilles. Collaborant à différents journaux (notamment Paris-Journal, L'Universel et Le Figaro), il publie en 1858 un recueil de vers, Les Amoureuses, et entame la même année une liaison avec Marie Rieu, une jeune modèle aux m?urs faciles. Elle devient sa maîtresse officielle et lui inspire le personnage du roman Sapho. Il rencontre l'année suivante l'écrivain Frédéric Mistral, amorçant une grande amitié. La correspondance nourrie qu'entretiennent les deux hommes pendant près de 40 ans ne sera ternie que lorsque Daudet publiera L'Arlésienne (1869) et le roman Numa Roumestan (1881), caricatures du tempérament méridional.

En 1860, il est engagé comme secrétaire du duc de Morny (1811-1865), demi-frère de Napoléon III et président du Corps législatif. Ce travail de secrétaire lui laisse beaucoup de temps libre qu'il occupe à écrire des contes et des chroniques. Les premiers symptômes de la syphilis apparaissent et son médecin lui conseille de partir pour un climat plus clément. Il voyage ainsi en Algérie, en Corse et en Provence. Le duc meurt subitement en . Cela provoque le tournant décisif de la carrière d'Alphonse qui se consacre entièrement à l'écriture, comme chroniqueur au journal Le Figaro et comme écrivain.

Le succès

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Il connaît son premier succès en - avec la Dernière Idole, pièce de théâtre montée à l'Odéon et écrite en collaboration avec Ernest Manuel (pseudonyme d'Ernest L'Épine).

Alphonse Daudet dans son cabinet de travail avec Julia Allard, son épouse (détail) ? Louis Montegut (c. 1880), musée Carnavalet.
Alphonse Daudet vers 1880. Photographie par Eugène Pirou (1841-1909). Musée Carnavalet, Paris.

Après avoir voyagé en Provence, Daudet débute avec Paul Arène l'écriture des premiers textes des Lettres de mon moulin. Le journal L'Événement les publiera comme feuilleton pendant tout l'été de l'année , sous le titre de Chroniques provençales. Certains des récits des Lettres de mon moulin sont restés parmi les histoires les plus populaires de la littérature française, comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L'Élixir du révérend père Gaucher. Arène ne fut pas crédité de son travail, mais lui-même écrivit, lorsqu'Octave Mirbeau accusa Daudet de s'être approprié le travail d'un autre, qu'il n'avait apporté que quelques détails de style à la partie co-écrite avec l'auteur principal.

Le 29 janvier 1867, il épouse la jeune poètesse Julia Allard, rencontrée en 1865. Ensemble ils auront trois enfants : Léon, Lucien et Edmée. Julia devient sa collaboratrice.

Le premier vrai roman d'Alphonse Daudet, Le petit Chose. Histoire d'un enfant., que l'auteur lui-même qualifie de « sorte d'autobiographie » est écrit en . En Alphonse décide d'écrire des romans de m?urs comme Fromont jeune et Risler aîné (prix de Jouy de l'Académie française), Jack (), Le Nabab () ? dont François Bravay est le « modèle » ?, Les Rois en exil (), Numa Roumestan (), L'Immortel (), etc. Consacrant l'essentiel de son ?uvre au roman et au théâtre (il est l'auteur de dix-sept pièces), il ne délaisse pas pour autant son travail de conteur. En , il publie Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, dont le personnage est devenu mythique. Contes du lundi (), un recueil de contes souvent poignants sur la guerre franco-allemande de 1870, témoigne aussi de son goût pour ce genre et pour les récits merveilleux.

En 1878, Daudet subit les premières atteintes d'une maladie incurable de la moelle épinière, le tabes dorsalis, une complication neurologique de la syphilis. Il continue de publier jusqu'en 1895 et meurt finalement le , au 41 rue de l'Université à Paris, à l'âge de 57 ans. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (26 division) à Paris.

Écrivain provençal

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Le moulin dit d'Alphonse Daudet, à Fontvieille, qu'Alphonse Daudet n'a jamais habité.

Alphonse Daudet, présenté souvent comme l'archétype de l'écrivain provençal, a pourtant passé moins d'une année de sa vie à Fontvieille. Il n'a jamais habité le moulin que visitent les touristes, ce qui n'empêche pas les Lettres de mon moulin de témoigner d'une remarquable connaissance de la Provence. De plus, bien des textes popularisés par Daudet ont été écrits en collaboration avec d'autres auteurs, notamment Paul Arène, Léon Allard, Blanchot de Brenas et Julia Daudet son épouse. Malgré tout, certains textes d'Alphonse Daudet tels que La Défense de Tarascon (1871) et Numa Roumestan (1881) sont teintés d'antiméridionalisme.

Antisémitisme

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En , il prête de l'argent à Édouard Drumont, futur fondateur de la Ligue nationale anti-sémitique de France, pour permettre à ce dernier de publier à son compte un violent pamphlet : La France juive. Il est ensuite le témoin de Drumont pendant le duel qui l'oppose à Arthur Meyer, celui-ci ayant été visé nommément dans l'ouvrage de son ami.

Il meurt en pleine affaire Dreyfus, en ayant eu le temps d'afficher des convictions anti-dreyfusardes, malgré sa proximité avec Émile Zola. Celui-ci prononce pourtant son oraison funèbre au cimetière du Père-Lachaise.

  1. ? « Alphonse Daudet », Larousse.
  2. ? C'est le frère d'Antoine Reynaud, l'horticulteur Jean Reynaud, qui servit de modèle à l'écrivain pour son Tartarin de Tarascon.
  3. ? Julien Dieudonné, Aurélie de Cacqueray, Myriam Provence, Sophie Condat, Familles d'écrivains, Archives & culture, , p. 23
  4. ? « Bienvenu », sur musee.daudet.free.fr (consulté le ).
  5. ? Jacques-Henry Bornecque, Les années d'apprentissage d'Alphonse Daudet, Nizet, , p. 312
  6. ? Marcel Bruyère, La Jeunesse d'Alphonse Daudet, Nouvelles Éditions latines, , p. 124
  7. ? Jacques Rouré, Alphonse Daudet. Biographie, Equinoxe, , p. 313
  8. ? Isabelle & Marie-Hélène Morot-Sir, De lettres en lettres?, Éditions Publibook, , p. 107
  9. ? (en) Julian Barnes, « The art of suffering », Culture Books Classics, sur The Guardian, (consulté le ) : « the syphilis he acquired, shortly after his arrival in Paris at the age of 17 »
  10. ? Julien Dieudonné, Aurélie de Cacqueray, Myriam Provence, Sophie Condat, Familles d'écrivains, Archives & culture, , p. 74
  11. ? Paul Arène, « Pour un fait personnel », Gil Blas, 16 décembre 1883, p. 1-2 lire en ligne sur Gallica
  12. ? Alphonse Daudet, Histoire de mes livres, 1. Le Petit Chose, extrait de Quarante ans de Paris: 1857-1897, Genève, la Palatine 1945, p. 177
  13. ? Gérard Gengembre, professeur de littérature française à l'Université de Caen. In DAUDET, Alphonse. Lettres de mon moulin, Paris, Pocket, 1998, p. 266. (Pocket classiques ; 6038). (ISBN 2-266-08323-6)
  14. ? Bernanos, Georges, (1888-1948), Auteur., La grande peur des bien-pensants : Édouard Drumont, Paris, Le livre de poche, , 414 p. (ISBN 2-253-93302-3 et 978-2-253-93302-1, OCLC 490684616)
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