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Denis Diderot
Diderot par Louis-Michel van Loo en 1767
(musée du Louvre).
Biographie
Naissance
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Langres (Champagne, royaume de France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 70 ans)
Paris (royaume de France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Église Saint-Roch de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université de Paris (maîtrise ès arts) (jusqu'en )
Lycée Saint-Louis
Lycée Louis-le-GrandVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Encyclopédiste, philosophe, écrivain, romancier, dramaturge, conteur, essayiste, dialoguiste, critique d'art, critique littéraire, traducteur
Père
Didier DiderotVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Anne-Antoinette Champion (de 1743 à 1784)
Enfant
Marie-Angélique DiderotVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie royale des sciences de Prusse
Académie des sciences de Russie
Académie des sciences de Saint-PétersbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Encyclopédiste, matérialisme, LumièresVoir et modifier les données sur Wikidata
Partenaire
Jean Le Rond d'AlembertVoir et modifier les données sur Wikidata
Genre artistique
Encyclopédie, philosophie, roman, théâtre, conte, essai, dialogue, critique d'art, critique littéraire, traduction
Influencé par
Aristote, Baruch Spinoza, VoltaireVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
?uvres principales
  • Romans :
    • Les Bijoux indiscrets (1748)
    • La Religieuse (1780)
    • Jacques le Fataliste (1765-1784)
  • Contes :
    • Madame de La Carlière (1772)
    • Ceci n'est pas un conte (1772)
    • Supplément au Voyage de Bougainville (1772)
  • Dialogues :
    • Le Neveu de Rameau (1762-1773)
    • Le Rêve de D'Alembert (1769)
  • L'Encyclopédie (1751-1772)
signature de Denis Diderot
Signature

Denis Diderot, né le à Langres et mort le à Paris, est un écrivain, philosophe et encyclopédiste français des Lumières, à la fois romancier, dramaturge, conteur, essayiste, dialoguiste, critique d'art, critique littéraire et traducteur.

Diderot est reconnu pour son érudition, son esprit critique et un certain génie. Il laisse son empreinte dans l'histoire de tous les genres littéraires auxquels il s'est essayé : il pose les bases du drame bourgeois au théâtre, révolutionne le roman avec Jacques le Fataliste et son maître, invente la critique à travers ses Salons et supervise la rédaction d'un des ouvrages les plus marquants de son siècle, la célèbre Encyclopédie. En philosophie également, Diderot se signale en proposant matière au raisonnement du lecteur plutôt qu'un système complet, fermé et rigide.

Mal connu de ses contemporains, tenu éloigné des polémiques de son temps, peu enclin à la vie des salons et mal reçu par la Révolution, Diderot devra attendre la fin du XIX siècle pour recevoir tout l'intérêt et la reconnaissance de la postérité dans laquelle il avait placé une partie de ses espoirs. Certains de ses textes sont restés inédits jusqu'au XXI siècle et l'édition moderne de ses ?uvres complètes entamée par l'éditeur parisien Hermann en 1975 n'est pas encore achevée.
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Biographie

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Jeunesse (1713-1728)

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Statue de Diderot à Langres, place Diderot.

Son grand-père Denis Diderot (1654-1726), coutelier et fils de coutelier, avait épousé en 1679 Nicole Beligné (1655-1692), issue de la célèbre maison de coutellerie Beligné.

Sa mère Angélique Vigneron (1677-1748) était la fille d'un maître tanneur. Son père Didier Diderot (1685-1759), maître coutelier, était réputé pour ses instruments chirurgicaux, scalpels et lancettes notamment.

Mariés en 1712, ses parents eurent neuf enfants dont quatre seulement atteignirent l'âge adulte : deux garçons et deux filles. Denis naît à Langres, le , peu après la mort du premier enfant. Il est baptisé le lendemain en l'église Saint-Pierre-Saint-Paul de Langres.

Malgré les tensions que Denis aura avec son père à l'âge adulte, ce dernier lui a transmis ses préoccupations morales et un intérêt pour la technique qui aidera Diderot dans sa rédaction de l'Encyclopédie.

Portrait supposé de Didier Diderot, maître coutelier de Langres (artiste inconnu), musée d'art et d'histoire de Langres

Diderot était l'aîné de cette fratrie dont chacun des membres tint un rôle important dans sa vie. Sa s?ur Angélique (1720-1749), est entrée chez les Ursulines à l'âge de 19 ans et est devenue folle en 1728, avant de mourir un an plus tard. Son histoire inspira en partie La Religieuse ; Didier-Pierre (1722-1787) embrassera la carrière ecclésiastique et deviendra chanoine de la cathédrale de Langres. Les relations entre les deux frères seront toujours conflictuelles. Denise (1715-1797), enfin, également restée à Langres, sera le lien permanent et discret entre Diderot et sa région natale.

De 1723 à 1728, Denis suit les cours du collège jésuite, proche de sa maison natale. À douze ans (1725), ses parents envisagent pour lui la prêtrise et, le , il reçoit la tonsure de l'évêque de Langres et prend le titre d'abbé ainsi que la tenue ecclésiastique. Il doit succéder à son oncle chanoine à Langres, mais la mort prématurée et sans testament de ce dernier ne lui permet pas de bénéficier de sa prébende.

Premières années parisiennes (1728-1745)

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Peu intéressé par la carrière ecclésiastique, ni par l'entreprise familiale et les perspectives de la vie en province, Denis part étudier à Paris en 1728. Il ne reviendra à Langres que quatre fois : en 1742, à l'automne 1754, en 1759 et en 1770, essentiellement pour régler des affaires familiales.

Ses premières années parisiennes sont mal connues. De 1728 à 1732, il suit sans doute des cours au collège d'Harcourt puis étudie la théologie à la Sorbonne. Le , il reçoit une attestation de l'université de Paris confirmant qu'il a étudié avec succès la philosophie pendant deux ans et la théologie durant trois ans.

Les années 1737-1740 sont difficiles. Diderot donne des cours, compose des sermons, se fait clerc auprès d'un procureur d'origine langroise, invente des stratagèmes pour obtenir de l'argent de ses parents, au désespoir de son père.

Ses préoccupations prennent progressivement une tournure plus littéraire. Il fréquente les théâtres, apprend l'anglais dans un dictionnaire latin-anglais, et donne quelques articles au Mercure de France, le premier de ceux-ci étant une épître à M. Basset, en janvier 1739. À la fin des années 1730, il annote une traduction d'Étienne de Silhouette de l'Essay on man d'Alexander Pope et se tourne vers la traduction.

Diderot rencontre Jean-Jacques Rousseau à la fin de 1742. Une forte amitié naît entre les deux hommes. Par l'intermédiaire de Rousseau, Diderot rencontre Condillac en 1745. Ils forment à trois une petite compagnie qui se réunira souvent.

Mariage clandestin et premiers écrits (1743-1749)

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Entre 1740 et 1746, Diderot déménage fréquemment sans jamais s'éloigner du Quartier latin. En 1740 il se trouve rue de l'Observance puis rue du Vieux-Colombier et rue des Deux-Ponts.

En 1742, il devient amoureux de Anne-Antoinette Champion (1710-1796), une blanchisseuse de 31 ans qu'il appelle Toinette ou Nanette, et qui vivait dans l'immeuble où il logeait. Toinette, dont le père était mort quand elle avait trois ans, était d'origine noble mais vivait pauvrement en raison de désastres financiers. Elle avait été dans un couvent jusqu'à l'âge de 13 ans mais était à peine capable de lire. Pour surmonter les réticences de sa mère, Diderot se présente en habit ecclésiastique et réussit à s'entretenir avec la belle Toinette, qui accepte de l'épouser. Diderot effectue un premier retour à Langres pour solliciter auprès de son père le droit de se marier ? la majorité matrimoniale étant fixée à 30 ans à cette époque ?, mais il essuie un refus car son père estime que cette femme est en dessous de sa classe sociale de bourgeois. Comme Denis persiste, son père tente de bloquer ce projet de mariage en le faisant enfermer dans un monastère de Carmélites, où il est tonsuré et moqué par les moines. Après quelques jours, Denis réussit à s'échapper durant la nuit et se rend à Troyes, à 120 km de là, mais doit rester caché pour éviter d'être repris par la police. Toinette, qui avait abandonné l'idée de l'épouser à la suite d'une lettre de son père, apprend après quelques mois que Denis est très malade. Elle lui rend visite avec sa mère et l'aide à se remettre. Les deux amoureux se marient alors secrètement en l'église Saint-Pierre-aux-B?ufs le . Le jeune couple s'installe rue Saint-Victor (1743).

Cette union ne sera pas heureuse fort longtemps. Diderot oublie rapidement une épouse très éloignée de ses intérêts littéraires et entretient dès 1745 une première liaison connue avec Madeleine de Puisieux. Toutefois, en dépit de ses écarts conjugaux, il aura toujours soin de protéger les siens ; de son couple, naîtront quatre enfants dont seule la cadette, Marie-Angélique (1753-1824), atteindra l'âge adulte.

L'année 1742 marque le début de son amitié avec Jean-Jacques Rousseau qu'il rencontre au Café de la Régence, alors qu'il observait des joueurs d'échec Très vite, ils découvrent qu'ils ont en commun l'amour de la musique, du théâtre, de la philosophie et de la littérature.

En 1743, sa carrière littéraire débute par des traductions de l'anglais. En 1745 paraît sa traduction, largement augmentée de ses réflexions personnelles, de An inquiry concerning virtue or merit de Shaftesbury, publié sous le titre Essai sur le mérite et la vertu, premier manifeste du glissement de Diderot de la foi chrétienne vers le déisme.

En 1746, le couple s'installe rue Traversière puis, en avril, rue Mouffetard, (avril 1746), chez François-Jacques Guillotte, un officier militaire qui fournira plus tard un article à l'Encyclopédie sur la construction des ponts. C'est l'année où Diderot publie sa première ?uvre originale, les Pensées philosophiques.

En 1748, Diderot publie de façon anonyme Les Bijoux indiscrets, conte orientalisant mettant en scène les femmes de la cour à travers les confidences de leurs vagins. Il publie aussi Mémoires sur différents sujets de mathématiques, un ouvrage qui jette les bases de sa notoriété comme mathématicien.

Il rencontre à cette époque Jean-Philippe Rameau et collabore à la rédaction de sa Démonstration du principe de l'harmonie (1750).

Château de Vincennes (24 juillet au 3 novembre 1749)

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Le n 3 de la rue de l'Estrapade où vivait Diderot de 1747 à 1754, à l'époque de son arrestation.

Les positions matérialistes de sa Lettre sur les aveugles à l'usage de ceux qui voient, qui paraît en 1749, achèvent de convaincre la censure que leur auteur, surveillé depuis quelque temps, est un individu dangereux. Surtout, en cette année 1749, le pouvoir et l'ordre à Paris sont menacés par des problèmes économiques qui paupérisent une partie de la population. En outre, la signature du Traité d'Aix-la-Chapelle (1748) a amené en ville nombre de militaires dés?uvrés qui enlèvent, violent et tuent. Des rumeurs circulent accusant la police royale d'enlever des enfants pour les emmener à Versailles pour que Louis XV puisse se baigner dans leur sang. La police se sent pressée d'agir. La Lettre sur les aveugles est condamnée et Diderot est arrêté chez lui, rue de l'Estrapade et emmené au château de Vincennes où il sera incarcéré trois mois sur ordre du préfet de police Berryer. Selon le procès-verbal de l'interrogatoire, quand ce dernier interroge le prévenu le 31 juillet 1749, Diderot nie fermement être l'auteur de la Lettre en question.

Extrait du procès-verbal de l'arrestation de Diderot (France, Archives nationales).

À son domicile, la police saisit toutefois le manuscrit de La Promenade du sceptique mais cherche vainement le manuscrit de L'Oiseau blanc : conte bleu. Toutefois, le policier se rend chez Laurent Durand, imprimeur de cet ouvrage, qui se montre nettement plus coopératif. Après quatre semaines de cellule, Diderot change de stratégie et écrit une longue lettre à Berryer pour faire amende honorable et tenter de l'apitoyer. En outre, il écrit au comte d'Argenson, alors ministre de la censure et de la guerre, une lettre assez flatteuse dans laquelle il lui annonce que, en tant qu'éditeur de l'Encyclopédie, il avait envisagé de lui dédicacer cet ouvrage ? ce qu'il fera d'ailleurs deux ans plus tard. N'ayant pas de réponse de Berryer, il lui écrit une autre lettre dans laquelle il avoue être l'auteur des Pensées philosophiques, des Bijoux indiscrets et de la Lettre sur les aveugles. Berryer lui donne alors une cellule beaucoup plus confortable ainsi qu'un droit de visite.

Durant sa détention, Diderot reçoit la visite à plusieurs reprises de son ami Jean-Jacques Rousseau qui, en chemin, a un jour la fameuse illumination qui l'amènera à écrire, sans doute avec l'aide de Diderot, son Discours sur les sciences et les arts.

Outre la visite de sa femme Toinette et de Madame de Puisieux, il a des réunions de travail avec ses éditeurs et se remet à l'Encyclopédie avec son co-éditeur d'Alembert et Louis-Jacques Goussier, responsable des illustrations. Il reçoit aussi le soutien de Voltaire et d'Émilie du Châtelet qui parvient à faire assouplir ses conditions de détention. Libéré après 102 jours de prison, il s'engage à modérer ses écrits et sera désormais d'une grande prudence dans ses publications, préférant même réserver certains de ses textes à la postérité ou à jouer de discrétion afin de contourner la censure. Cette lutte, qui sera incessante jusqu'à la fin de la publication de l'Encyclopédie, est le premier positionnement de Diderot à l'égard du pouvoir.

L'Encyclopédie (1747-1772)

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À l'origine, l'Encyclopédie ne devait être que la traduction en français de la Cyclopædia d'Ephraïm Chambers, dont la première édition date de 1728, mais Diderot, auteur polygraphe dont la pensée philosophique ne cesse de s'accentuer dans le sens de l'athéisme, du matérialisme, mais aussi de la théorie de l'évolution, préfère se lancer dans ce qui sera l'?uvre d'une vie.

L'année 1747 marque le début des pleines responsabilités de Diderot dans le vaste projet éditorial de l'Encyclopédie. Il s'installe alors rue de l'Estrapade sur la montagne Sainte-Geneviève. Le Prospectus paraît en 1750 et le premier volume, l'année suivante. Il consacrera 25 ans de sa vie à ce projet qu'il n'achève qu'en juillet 1772, rempli de l'amertume due au manque de reconnaissance, aux errements de l'édition et au comportement des éditeurs (Le Breton en particulier).

Pour contourner la censure de l'époque, lui et les éditeurs de l'Encyclopédie ont inséré des renvois et des références croisées dans leurs articles, préfigurant ainsi les liens hypertextes modernes pour transmettre des idées critiques, notamment à l'égard du dogme religieux, de manière indirecte.

Cette période de travail intense, avec ses charges, ses menaces, ses satisfactions et ses déceptions est également marquée par quelques événements privés importants.

La rue Taranne en 1866 vue par Charles Marville : le logis de Diderot était situé au-dessus du restaurant Laffitte, au n 1, et faisait l'angle avec, à droite, le début de la rue Saint-Benoît.

En 1750, il est nommé à l'Académie royale des sciences de Prusse. Et en 1753 naît Marie-Angélique, le seul de ses enfants qui lui survivra.

Les finances s'améliorent et, en 1754, la famille Diderot s'installe aux 4 et 5 étages d'un logis de la rue Taranne et n'en bougera plus.

En 1755, il rencontre Sophie Volland, peut-être par l'intermédiaire de Rousseau. Il entame avec elle une liaison clandestine qui se prolongera jusqu'à la mort de celle-ci et qui est à l'origine d'une abondante correspondance, aujourd'hui considérée comme essentielle pour la connaissance de l'écrivain.

À partir de 1757, ses idées commencent à diverger de celles de Jean-Jacques Rousseau, entre autres sur la question de la valeur de l'homme dans la société. Diderot en effet comprend mal la volonté de solitude exprimée par Rousseau et écrit dans Le Fils naturel, que « l'homme de bien est dans la société, et qu'il n'y a que le méchant qui soit seul. » Rousseau se sent attaqué et s'offusque. La brouille a également pour origine les indiscrétions que Rousseau attribue à Diderot sur la liaison qu'il avait avec Louise d'Épinay.

À la suite de cela, dans la version de 1760 du Contrat social dite « Manuscrit de Genève », Rousseau introduit une réfutation de l'article « Droit naturel » publié en 1755 dans l'Encyclopédie. La polémique avec Diderot le conduit à supprimer le chapitre « La Société générale du genre humain », contenant la réfutation. C'est le début d'un éloignement qui ne fera que se marquer davantage.

Le décès de son père, en 1759, impose à Diderot un voyage à Langres pour régler la succession. C'est l'occasion pour lui de retrouver sa terre natale et de repenser à l'intégrité de son père. Il en sortira des textes importants, comme le Voyage à Langres et l'Entretien d'un père avec ses enfants.

Le critique d'art et l'impératrice (1765-1773)

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À partir de 1769, Grimm confie plus largement la direction de la Correspondance littéraire à Diderot et Louise d'Épinay. Ce sera l'occasion pour Diderot de développer une activité de critique tant dans le domaine littéraire qu'artistique grâce à ses neuf comptes-rendus des salons qu'il rédigera entre 1759 et 1781. La Correspondance littéraire sera également le premier mode de diffusion, manuscrit et très restreint, de nombreux textes du philosophe.

Les divergences avec Rousseau s'affirment depuis quelques années déjà, la dispute s'amplifie jusqu'à la rupture totale en 1770. Rousseau considère dès lors Diderot comme un ennemi. L'un et l'autre éprouveront une grande amertume à la suite de cette rupture. Ainsi, dans sa Lettre sur les spectacles, Rousseau écrit : « J'avais un Aristarque sévère et judicieux, je ne l'ai plus, je n'en veux plus ; mais je le regretterai sans cesse, et il manque bien plus encore à mon c?ur qu'à mes écrits ». Et Diderot répond, dans l'Essai sur les règnes de Claude et de Néron : « Demandez à un amant trompé la raison de son opiniâtre attachement pour une infidèle, et vous apprendrez le motif de l'opiniâtre attachement d'un homme de lettres pour un homme de lettres d'un talent distingué ».

Danaé par Le Titien (vers 1545), Musée de l'Ermitage

Au printemps 1769, Diderot devient l'amant de Jeanne-Catherine Quinault (dite madame de Maux, du nom de son mari), nièce de la comédienne Jeanne-Françoise Quinault et amie de Louise d'Épinay.

En janvier 1765, Diderot laisse entendre à ses amis qu'il serait prêt à vendre sa bibliothèque pour doter correctement sa fille ? qui n'a alors que 12 ans. Son ami Grimm en informe le chambellan de la reine de Russie, Catherine II. Celle-ci en fait aussitôt l'achat pour 15 000 tout en insistant pour que Diderot la garde en viager et qu'il soit rémunéré comme bibliothécaire de ce fonds à raison de 1 000 par an. À la suite d'un retard de paiement, l'impératrice lui paie même 50 années d'avance, soit formatnum équivalant à 700 000 en 2019. Diderot est également nommé membre de l'Académie impériale des beaux-arts de Saint-Pétersbourg en 1767. Ces largesses permettront au philosophe de mettre sa fille et ses vieux jours à l'abri du besoin, et auront un impact important sur la réception de son ?uvre.

À la suite de la vente de sa bibliothèque, Diderot se considère comme l'attaché culturel de l'impératrice et convainc plusieurs artistes de s'installer à Saint-Pétersbourg, notamment son ami le sculpteur Étienne Maurice Falconet qui érigera la statue en bronze de Pierre le Grand installée devant le sénat de Saint-Pétersbourg. Il négocie aussi pour l'impératrice l'achat de tableaux et de sculptures. Grande amatrice d'art, Catherine II chargeait ses principaux contacts, dont Diderot, d'acheter des ?uvres européennes alors introuvables en Russie. C'est Diderot, par exemple, qui négocie avec Louise Crozat de Thiers dite « la Maréchale » l'achat des 500 tableaux de la « galerie Thiers », comprenant des ?uvres de Raphaël, Rembrandt, Titien, Véronèse, Rubens, etc. ; l'accord est signé le 4 janvier 1772 pour 460 000 livres. Cette vente suscita bien des critiques, mais le roi de France était incapable de surenchérir en raison du piteux état des finances publiques dû à un contexte économique et géopolitique désastreux.

Le 9 septembre 1772, sa fille unique se marie avec Abel François Nicolas Caroillon de Vandeul.

Voyage à Saint-Pétersbourg (1773-1774)

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Depuis plus de 10 ans, Diderot était invité par Catherine II dont les largesses imposaient la reconnaissance. Peu enclin aux mondanités et d'un caractère casanier, ses obligations éditoriales et familiales incitaient Diderot à reporter le déplacement. Ce n'est qu'en 1772, après avoir terminé l'Encyclopédie qu'il envisagea enfin ce voyage. Il avait aussi marié sa fille Angélique le 9 septembre 1772 avec le fils d'un industriel de Langres, mais cela n'avait pas été sans lui causer beaucoup de chagrin. Enfin, il lui était d'autant plus facile de quitter Paris que sa vie amoureuse était en panne, tant du côté de Sophie Volland que du côté de Madame de Maux.

Diderot effectue ainsi l'unique voyage de sa vie hors de France, du au . Ce voyage sera marqué d'un séjour à Saint-Pétersbourg, de ses entretiens avec Catherine II et deux longs séjours à La Haye, dans les Provinces-Unies de l'époque.

Avant son départ, Diderot avait pris avec son ami Jacques-André Naigeon les dispositions nécessaires en cas de décès. Il revint indemne, des projets plein la tête, mais très affaibli ; les conditions du voyage et les rigueurs de l'hiver russe ont pu écourter sa vie de quelques années...

Trajet de Denis Diderot.

À l'aller et au retour de son voyage, Diderot passe deux longs séjours à La Haye, dans les Provinces-Unies. Son Voyage en Hollande est une synthèse de ses observations et, surtout, de ses lectures sur le pays.

Premier séjour à La Haye (juin à août 1773)

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Il séjourne une première fois à La Haye du au , chez l'ambassadeur de Russie Dimitri Alexeïevitch Galitzine et sa femme Amélie Galitzine à l'ambassade de Russie, Kneuterdijk, n 22. Dès son arrivée, il va voir la mer pour la première fois. Il apprécie la nourriture et les multiples sortes de poissons.

Lors de ce séjour, Diderot rencontre notamment le philosophe François Hemsterhuis et visite Haarlem, Amsterdam, Zaandam et Utrecht. Il rencontre aussi des professeurs de lycée à l'Université de Leyde. C'est durant ce séjour qu'il termine le brouillon d'un de ses essais les plus importants : Paradoxe sur le comédien.

Séjour à Pétersbourg (octobre 1773 à mars 1774)

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Catherine II.

Le 20 août, Diderot et le chambellan de l'impératrice, Aleksei Vasilievich Narychkine, quittent La Haye pour Pétersbourg, avec des arrêts à Duisbourg, Leipzig et Dresde. Sur la route, Diderot travaille à un essai sur l'histoire de la police en France et compose des poèmes licencieux. Ils arrivent à Saint-Pétersbourg le 8 octobre. Diderot, malade, se décrit comme « plus mort que vivant ». Il devait être hébergé dans la maison de son ami le sculpteur Falconet, rue Millionaya, près du palais, mais le fils de celui-ci, rentré un peu plus tôt de Londres, occupait la chambre réservée au philosophe. Finalement, Diderot va passer cinq mois dans la maison de Narychkine au centre de la ville. La présentation à l'impératrice a lieu le 15 octobre, lors d'une fête costumée : Diderot portait son costume noir et on lui prêta une perruque. Les entretiens avec Catherine commencèrent les jours suivants et ils eurent lieu trois fois par semaine, entre trois et six heures de l'après-midi, dans les appartements privés. Entre deux rencontres, Diderot travaille fiévreusement à rédiger un total de 65 mémoires pour l'impératrice, regroupés sous le titre Mémoires pour Catherine II, conservés aux Archives centrales historiques de Moscou.

La correspondance de Diderot révèle le grand sérieux des sujets abordés : la valeur de la libre concurrence dans le commerce et le gouvernement, la nécessité de régler la succession au trône russe, la commission législative que Catherine avait assemblée en 1767, le luxe, le divorce et les académies, le rapport du trône avec la religion, la méritocratie en Russie, la situation des Juifs, la tyrannie, l'importance des écoles publiques, l'administration de la justice, les universités, la littérature, etc. Diderot incite aussi Catherine à réinstaller sa capitale à Moscou et à réduire considérablement les dépenses du palais. Catherine est vivement impressionnée par l'imagination de son invité et le décrit dans une lettre à Voltaire comme « l'homme le plus extraordinaire qu'elle ait jamais rencontré ». Diderot, pour sa part, considérait l'impératrice comme une femme éminemment supérieure à lui, avec l'âme de César et les charmes de Cléopatre. Tout en l'écoutant avec attention, l'impératrice le reprend fermement lorsqu'il s'aventure à lui suggérer de mettre fin à la guerre avec la Turquie qui durait depuis cinq ans.

Diderot espère aussi faire démarrer la traduction et l'adaptation de l'Encyclopédie en russe. Vers le 5 novembre 1773, il reçoit une première pression politique par le biais de l'ambassadeur de France à Pétersbourg, François-Michel Durand de Distroff, pour essayer d'améliorer l'attitude de la souveraine vis-à-vis de la France. Au cours de son séjour, il visite les environs de la ville impériale, assiste à des représentations théâtrales et devient membre étranger de l'Académie russe des sciences.

Après quelques mois, Diderot prend conscience que l'impératrice ne compte pas, en réalité, mettre en pratique les réformes qu'il lui propose. La cabale des courtisans contre lui prend de la force lorsque arrivent au palais des copies des Nouvelles littéraires (décembre 1773). Ce magazine contenait un article du roi de Prusse Frédéric II qui éreintait la carrière littéraire de Diderot afin de se venger qu'il ait refusé son invitation.

Diderot quitte la ville le 5 mars 1774, après plusieurs semaines de problèmes intestinaux, période pénible, humide et froide, durant laquelle il a peu produit. Pour le chemin du retour, l'impératrice lui accorda une somme de 3 000 roubles et lui fournit une voiture équipée d'un lit. Surtout, en présence de sa cour, elle retira de son doigt une bague qui comportait son portrait en miniature et demanda à son chambellan de la remettre à Diderot au moment de son départ. Fidèle à la promesse qu'il avait faite à Catherine de ne jamais la critiquer publiquement ni son gouvernement, il brûlera avant son départ toutes les notes qu'il avait prises sur son expérience de la capitale russe.

Second séjour à La Haye (avril à octobre 1774)

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Traduction du Nakaz (1779)

Sur le chemin du retour de Russie, alors que le cocher avait engagé sa voiture sur une rivière gelée, la glace céda et les occupants n'échappèrent que de peu à la noyade. Après 2 400 km de route, Diderot arriva à La Haye le 5 avril et séjourna à nouveau chez Galitzine, jusqu'au 15 octobre 1774 ? soit 6 mois et 17 jours. Il entreprend alors de s'acquitter de la publication en français des édits et plans de Catherine en matière d'éducation publique. Il se met aussi à retravailler ses manuscrits en vue d'une édition complète de ses ?uvres et rencontre à cette fin l'éditeur Marc-Michel Rey. Mais ce projet ne verra pas le jour. De même son projet de traduction en russe de l'Encyclopédie, qu'il comptait faire plus audacieuse que la première édition et pour laquelle il espérait recevoir 200 000 livres dut être abandonné faute d'intérêt de la part de Catherine.

Il travaille aussi à un ouvrage satirique « Principes de politique des souverains » contenant des maximes dignes de Machiavel à l'usage des autocrates. Diderot avait en tête Frédéric II, mais bien des maximes s'appliquaient aussi à Catherine.

Durant son séjour, il rédigea aussi des Observations sur le Nakaz ou recueil d'instructions de Catherine, mais son hôte à La Haye lui déroba le manuscrit et le brûla, sans doute sur ordre de l'impératrice.

Dernières années (1774-1784)

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Château du Grandval, où Diderot fit plusieurs séjours à l'invitation du baron d'Holbach (carte postale de 1907).

Dès son retour, il ralentit progressivement sa vie sociale, sa santé se dégrade et il l'accepte mal. Il multiplie et allonge les séjours à Sèvres, dans la maison de son ami le joaillier Étienne-Benjamin Belle où il vient régulièrement pendant les dix dernières années de sa vie et au château du Grandval (Sucy-en-Brie), chez d'Holbach, parfois en famille.

Il collabore à la seconde édition de la très importante Histoire des deux Indes (1774) de l'abbé Raynal, qui fait une critique fort appuyée de la colonisation et de l'esclavage. Ses centaines de pages de contributions anonymes représentent plus de 20% des dix volumes de cette encyclopédie et en accentuent considérablement la force et l'impact. Très intéressé par le mouvement d'indépendance des colonies américaines, Diderot fournit dans cet ouvrage un sommaire enthousiaste des fondements politiques et idéologiques de la jeune nation. Il traduit des passages de l'ouvrage de Thomas Paine Common Sense et résume les points principaux de la Déclaration d'indépendance des États-Unis.

Toujours au service de l'impératrice, Diderot rédige à sa demande un Plan d'une université pour le gouvernement de Russie (1775), mais qui restera lettre morte.

Entre 1776 et 1784, il écrit la comédie Est-il bon? Est-il méchant? dans laquelle il explore l'idée que la volonté de faire le bien peut parfois entraîner de sérieux manques d'éthique. Cette même année, il collabore un peu à l'Encyclopédie méthodique de Charles-Joseph Panckoucke et Jacques-André Naigeon.

En 1778, Diderot rencontre finalement Voltaire avec qui il avait échangé quelque neuf lettres au cours des trente dernières années. Leur conversation porta essentiellement sur l'art du théâtre et notamment s'il était possible de préférer Shakespeare à Racine ou Virgile. Diderot répondit en exaltant l'immense supériorité de Shakespeare, au grand déplaisir de Voltaire.

Cette même année, il publie un Essai sur la vie de Sénèque qui sera considérablement revu et augmenté sous le titre Essai sur les règnes de Claude et de Néron paru en 1782. Il y prend la défense du philosophe, même si celui-ci s'est enrichi considérablement contrairement à ses positions théoriques et, surtout, bien qu'il ait été le tuteur de Néron. En même temps, Diderot consacre une part considérable de cet essai à critiquer Rousseau :

« Mais après avoir vécu vingt années avec des philosophes, comment Jean-Jacques devint-il antiphilosophe? Précisément comme il se fit catholique parmi les protestans, protestant parmi les catholiques, & qu'au milieu des catholiques & des protestans il professa le déisme ou le socinianisme. Comme il écrivait dans la même semaine deux lettres a Geneve par l'une desquelles il exhortait les concitoyens à la paix, & par l'autre il soufflait dans leurs esprits la vengeance & la révolte. Comme il écrivit contre les spectacles, après avoir fait des comédies. »

Les Confessions parurent peu de temps après cette cinglante tirade.

À partir de 1783, Diderot met de l'ordre dans ses textes et travaille avec Naigeon à établir trois copies de ses ?uvres : une pour lui, une pour sa fille et la dernière pour Catherine II. Sophie Volland meurt le 22 février 1784. Le 15 mars 1784, le décès prématuré de sa petite-fille lui est peut-être caché pour le ménager. Durant ces années, il continue de travailler au manuscrit des Éléments de physiologie qu'il avait commencé en 1774 et dans lequel il établit sa conception purement matérialiste de la vie, expliquant qu'il ne faut pas craindre la mort vu que cela ne fait que gâter le moment présent et affirmant : « Il n'y a qu'une vertu, la justice; et un seul devoir, se rendre heureux. »

Le , il déménage au 39 rue de Richelieu à Paris, dans l'hôtel dit de Bezons, grâce aux bons soins de Melchior Grimm et de Catherine II qui souhaitaient lui éviter de gravir les quatre étages d'escalier de son logis de la rue Taranne. Il ne profite que deux mois de ce confort et y meurt le 31 juillet 1784, probablement d'un accident vasculaire. À sa demande répétée, il est autopsié le 1er août, puis inhumé à l'église Saint-Roch, dans la chapelle de la Vierge, le même jour. Naigeon semble être le seul homme de lettres à suivre le convoi.

Plaque sur l'immeuble du 39 rue de Richelieu.

« L'an 1784, le 1 août, a été inhumé dans cette église M. Denis Diderot, des académies de Berlin, Stockholm et Saint-Pétersbourg, bibliothécaire de Sa Majesté Impériale Catherine seconde, impératrice de Russie, âgé de 71 ans, décédé hier, époux de dame Anne-Antoinette Champion, rue de Richelieu, de cette paroisse, présents : M. Abel-François-Nicolas Caroilhon de Vandeul, écuyer, trésorier de France, son gendre, rue de Bourbon, paroisse Saint-Sulpice ; M. Claude Caroilhon Destillières, écuyer, fermier général de Monsieur, frère du Roi, rue de Ménard, de cette paroisse ; M. Denis Caroilhon de la Charmotte, écuyer, directeur des domaines du Roi, susd. rue de Ménard, et M. Nicolas-Joseph Philpin de Piépape, chevalier, conseiller d'État, lieutenant général honoraire au bailliage de Langres, rue Traversière, qui ont signé avec nous [?], Marduel, curé. »

? Extrait du registre paroissial de l'église Saint-Roch à Paris.

Après 1784

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En juin 1786, sa bibliothèque et ses archives sont envoyées à Saint-Pétersbourg. Elles n'y recevront pas l'attention accordée à celles de Voltaire : les pertes, les disparitions et l'absence de tout inventaire nuiront également à la connaissance et la bonne réception de l'?uvre de Diderot.

Durant la Révolution, les tombes de l'église Saint-Roch sont profanées et les corps jetés à la fosse commune. La sépulture et la dépouille de Diderot ont donc disparu, contrairement à celles de Voltaire et Jean-Jacques Rousseau, tous deux inhumés au Panthéon de Paris comme l'indique Raymond Trousson.

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