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Naissance | 16e arrondissement de Paris |
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Décès |
(à 84 ans) Cannes |
Nom de naissance |
Serge Philippe Isaac Erlanger |
Nationalité |
française |
Formation |
Institut d'études politiques de Paris |
Activités |
Critique d'art, journaliste, scénariste |
Père |
Camille Erlanger |
Mère |
Irène Hillel-Erlanger |
Membre de |
Comité national de l'estampe |
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Distinctions | Liste détaillée Prix Montyon () Prix Marie-Eugène-Simon-Henri-Martin () Prix Albéric-Rocheron () Commandeur des Arts et des Lettres? () Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises () Prix des ambassadeurs () Grand prix Gobert () Commandeur de la Légion d'honneur? () Grand Prix littéraire de la Ville de Paris () Commandeur de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée Commandeur de l'ordre de l'Aigle aztèque? Commandeur de l'ordre du Mérite de la République italienne Commandeur d'or de l'ordre du Mérite autrichien Commandeur de l'ordre de Saint-Olaf Commandeur de l'ordre du Lion et du Soleil Commandeur de l'ordre royal de l'Étoile polaire Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique |
Philippe Erlanger est un haut fonctionnaire, écrivain et biographe français né à Paris le et mort à Cannes le .
Philippe Erlanger est le fils du compositeur Camille Erlanger (1863-1919) et de l'écrivaine et scénariste Irène Hillel-Manoach (1878-1920), qui appartient à la famille Camondo. Ses parents sont juifs non pratiquants. Il fait ses études à Paris, obtenant une licence de lettres, une licence en droit et le diplôme de l'École libre des sciences politiques.
Il est nommé secrétaire général (1930-1938) puis directeur (1938) de l'Association française d'action artistique, fonction qu'il occupe jusqu'en 1968. Parallèlement, il est chef du service des échanges artistiques au ministère des Affaires étrangères (1946-1968) avec le titre de ministre plénipotentiaire en retraite à son départ du Quai d'Orsay. Haut fonctionnaire détaché dans plusieurs ministères, il est également inspecteur général au ministère de l'Éducation nationale (1960-1967). S'attachant à faire rayonner l'art français à l'étranger et l'art étranger en France, il organise de nombreuses expositions et des tournées théâtrales (Louis Jouvet, Jean-Louis Barrault, Jean Vilar, etc.).
C'est lui qui a l'idée du Festival de Cannes en 1939, en réaction au discrédit dont s'est couverte la Mostra de Venise qui a récompensé, en 1938, le documentaire de Leni Riefenstahl Les Dieux du Stade, sous influence du nazisme, ex æquo avec un film supervisé par le fils de Mussolini. Présent à Venise, il peut annoncer le lancement d'une initiative concurrente, avec l'aval de son ministre de tutelle, Jean Zay, ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. La ville de Cannes est choisie pour son agrément et son ensoleillement. Premier délégué général du festival (1946-1951), Philippe Erlanger est également membre du jury en 1953 et 1954. En 1956 il fait retirer Nuit et Brouillard d'Alain Resnais de la sélection du festival de Cannes pour ne pas froisser l'Allemagne fédérale. Il demeure président d'honneur du Festival de Cannes jusqu'à sa mort en 1987.
Critique d'art, journaliste et écrivain, Philippe Erlanger a publié de nombreuses biographies (voir ci-dessous). À partir de quelques chroniqueurs et mémorialistes du temps, il met en lumière une personnalité historique avec une prédilection pour les XVI et XVII siècles, dans une perspective strictement événementielle. Ses livres ont souvent été de grands succès populaires. Sa biographie de Louis XIV (parue chez Fayard en 1965) a été classée en tête des ouvrages historiques du siècle par un concours du Figaro littéraire (et rééditée en 1966 dans la collection des douze meilleures ?uvres historiques par l'éditeur Sauret).
Le Régent (1938) est une biographie de Philippe d'Orléans (1674-1723), comme homme d'État et dans sa vie intime. Montrant que la Régence (1715-1723) n'est pas une période de décadence mais bien de renouveau, Erlanger met en valeur le courant de liberté qui accompagne la fin du règne de Louis XIV de France. Sans pour autant se complaire dans l'histoire grivoise et les gauloiseries, il évoque la culture licencieuse associée à la Régence.
Au cinéma, il est coscénariste de Marie-Antoinette reine de France (1956), présenté en sélection officielle au Festival de Cannes, et de La Prise de pouvoir par Louis XIV (Roberto Rossellini, 1966).
L'ensemble de son ?uvre a été couronné par le prix Marie-Eugène Simon-Henri-Martin de l'Académie française en 1957 et a reçu le prix du rayonnement de la langue et de la littérature françaises en 1962. Il a été promu commandeur de la Légion d'honneur en 1970.
En , il cosigne l'« appel aux enseignants » lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure.
Il était le compagnon de l'acteur Michel Beaufort et mourut sans postérité.