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Pierre Gripari
Description de cette image, également commentée ci-après
Pierre Gripari au début des années 1980 (portrait par Ulf Andersen).
Naissance
17 arrondissement de Paris
Décès (à 65 ans)
14 arrondissement de Paris
Nationalité Française
Pays de résidence France
Activité principale
écrivain, journaliste, critique théâtral
Distinctions
Prix Pierre-de-Régnier (1982)
Prix de la nouvelle de l'Académie Française (1988)
Prix Voltaire (1976)
Auteur
Langue d'écriture français
Genres
roman, nouvelles, théâtre, poésie, essai, littérature de jeunesse

?uvres principales

  • Pierrot la lune (1963)
  • Contes de la rue Broca (1967)
  • Frère Gaucher ou le voyage en Chine (1975)

Compléments

Inspecteur Toutou

Pierre Gripari, né le à Paris 17 et mort le à Paris 14, est un écrivain français.

Il est principalement connu pour ses histoires loufoques et merveilleuses destinées à la jeunesse, les plus célèbres étant réunies dans Les Contes de la rue Broca. Si ses ?uvres restent très appréciées, il est toutefois une figure polémique par son basculement à l'extrême droite, ses prises de position antisémites et sa sympathie assumée pour le fascisme.

Biographie

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Pierre Gripari naît d'un père ingénieur, franc-maçon, originaire de Mykonos et d'une mère coiffeuse et médium, originaire de Rouen. Au cours de sa vie, il n'a presque jamais quitté Paris.

Ses parents meurent durant la Seconde Guerre mondiale. Il est d'abord élève au lycée Buffon. Il doit abandonner ses études littéraires au lycée Louis-le-Grand pour exercer divers petits métiers : commis agricole, clerc expéditionnaire chez un notaire et même, à l'occasion, pianiste dans des bals de campagne. De 1946 à 1949, il s'engage comme volontaire dans les troupes aéroportées.

De 1950 à 1957, il est employé à la Mobil Oil, où il assume les fonctions de délégué syndical de la CGT. Il arrête de travailler pour écrire. Mais ne parvenant pas à se faire publier, il travaille comme garçon de bibliothèque au CNRS.

En 1962, il se fait connaître par une pièce de théâtre, Lieutenant Tenant, créée à la Gaîté-Montparnasse, puis un récit autobiographique, Pierrot la lune, publié aux éditions de la Table ronde en 1963. Sa carrière d'auteur débute. Mais ses ?uvres suivantes ne rencontrent pas le succès. Ayant quitté le CNRS pour vivre de sa plume, il connaît la pauvreté.

Refusé successivement par dix-sept éditeurs, il trouve une maison d'édition en 1974 : Vladimir Dimitrijevi?, patron des éditions L'Âge d'Homme (« un éditeur qui aime lire » disait-il), lui accorde une totale liberté d'auteur en acceptant systématiquement tous ses livres.

Pierre Gripari a également été critique théâtral pour le journal Écrits de Paris, ainsi que collaborateur du Spectacle du monde et de Défense de l'Occident. Il intervenait fréquemment à la radio, sur deux antennes idéologiquement différentes : Radio Courtoisie, qui rediffuse régulièrement une longue causerie sur Gogol (que Gripari, russophone, lisait dans le texte), et France Culture, dans les émissions de Bertrand Jérôme, avec de très fréquentes apparitions aux Papous dans la tête. Dans cette émission, Bertrand Jérôme annonce sa mort le . Le , il consacre une émission spéciale à Pierre Gripari, réunissant 90 minutes de moments d'humour extraits des archives.

Mort le à 65 ans à l'hôpital Saint-Joseph à Paris des suites d'une opération chirurgicale, il est incinéré le au crématorium du Père-Lachaise, et ses cendres sont dispersées au jardin du souvenir du cimetière.

Personnalité

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Il se définissait lui-même comme « un Martien observant le monde des hommes avec une curiosité amusée, étranger au monde terrestre. » Entre rue Broca et rue de la Folie-Méricourt, et quoiqu'il fût aussi épicurien, il menait une vie de bohème quasiment monacale. Indifférent à toute ambition matérielle, il s'accommodait de la pauvreté pour ne jamais tomber dans la compromission.

« Il y a des sacrifices, disait-il. Le plaisir de l'écriture vaut tout ça. »

Pierre Gripari était membre de Mensa.

Homosexualité

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Gripari se déclare homosexuel et traite aussi de l'homosexualité, qu'il vit sans complexes, sur un ton à la fois ironique et tragique. Sa conception des choses de l'amour constitue la base de son pessimisme.

Positions politiques

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Communiste de tendance stalinienne de 1950 à 1956, il se rapproche ensuite des milieux d'extrême droite (il sera ainsi membre d'Europe-Action). Néanmoins, son absence ultérieure d'engagement politique ferme manifeste son désintérêt profond de la politique active, bien qu'il participe au comité de parrainage du journal d'extrême droite Militant au cours des années 1980. Il s'intéresse aux religions pour en pointer le folklore, souvent sous forme de pastiche. Il a ensuite participé au Groupement de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE) et figuré au comité de patronage de Nouvelle École, la revue éditée par cette association.

Le Dictionnaire des écrivains de langue française (Larousse, 2001) le qualifie d'« écrivain ironique, qui se tient à l'écart » et commente :

« Quant à ses prises de position ?fascistes?, il faut y voir le goût de la provocation chez un homme à qui répugnaient la bonne conscience et les idées reçues, fussent-elles ?démocratiques?. »

En , Gripari déclare néanmoins avec le plus parfait sérieux au National, organe nationaliste-révolutionnaire du Front national créé par François Duprat en septembre 1974 :

« De toute manière, le Fascisme n'a pas eu sa chance, il a été vaincu par une coalition de gens qui n'étaient même pas d'accord entre eux, qui se sont entendus uniquement sur son dos. Cette formule mériterait d'être reprise et honnêtement essayée. »

Il a également tenu à de nombreuses reprises des discours haineux contre les juifs ainsi que des propos misogynes. Ces prises de position lui valent d'être considéré à la fin de sa vie comme une figure controversée, même si certains de ses proches veulent avant tout y voir une appétence pour la provocation.

  1. ? « La mort de l'auteur des " Contes de la rue Broca " Pierre Gripari, un méchant petit diable », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. ? Présentation de l'auteur, p. 4 de La Sorcière de la rue Mouffetard, Folio junior, février 1990.
  3. ? On retrouve nombre d'éléments biographiques dans un livre d'entretiens avec Alain Paucard réalisés en 1984, Gripari mode d'emploi.
  4. ? Nicole Zand, « La mort de l'auteur des "Contes de la rue Broca" Pierre Gripari, un méchant petit diable », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. ? Voir Anne Martin-Conrad, Pierre Gripari, L'Age d'homme, 2001, pp. 93-94.
  6. ? Conrad 2001, p. 373.
  7. ? Le cimetière du PERE-LACHAISE : chroniques des années 90
  8. ? Anne-Martin Conrad (dir.), Pierre Gripari, Dossiers H, L'Âge d'Homme, 2001.
  9. ? Christophe Bourseiller, Les Ennemis du système, p. 1967.
  10. ? « Comité de patronage », Nouvelle École, n 66,‎ , p. 2-5.
  11. ? Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty, Alain Rey (dir.), Dictionnaire des écrivains de langue française, Larousse, éd. 2001.
  12. ? Pierre Gripari in « Réponse à une enquête sur la droite », Le National, n° 21, mars 1976, p. 5.
  13. ? « Pierre Gripari, l'alchimiste (1925-1990) », sur France Culture, (consulté le )
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