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Peter Handke
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (82 ans)
GriffenVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
autrichienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université de GrazVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Écrivain, dramaturge, poète, traducteur, réalisateur de cinéma, scénariste, nouvellisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
Depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Sophie Semin (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Amina Handke (d)
Léocadie Handke (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Académie serbe des sciences et des arts ()
Association des écrivains de Serbie (en)
Académie des sciences et des arts de la République serbe
Académie slovène des sciences et des artsVoir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Groupe 47, Wiener GruppeVoir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Roman, nouvelle, poésie, théâtre, essai, scénario, journal intime, poème, pièce de théâtreVoir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
Georges Bernanos, Samuel Beckett, William Faulkner, Franz Kafka, Karl KrausVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Georg-Büchner ()
Prix Nobel de littérature ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Archives conservées par
Bibliothèque nationale autrichienne (ÖLA 165/01: P. Handke / Sammlung Maximilian Droschl)
Bibliothèque nationale autrichienne (ÖLA 326/07: Teilvorlass Peter Handke)
Bibliothèque nationale autrichienne (ÖLA 348/08: P. Handke / Sammlung René Char)
Bibliothèque nationale autrichienne (ÖLA SPH/LW: Sammlung Peter Handke / Leihgabe Hans Widrich)Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
Outrage au public, L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty, Le Malheur indifférent, La Femme gauchère, La Courte Lettre pour un long adieuVoir et modifier les données sur Wikidata
signature de Peter Handke
Signature

Peter Handke (prononcé en allemand : [?pe?.t? ?hant.k?]), né le à Griffen (Carinthie) dans le sud de l'Autriche, est un écrivain, dramaturge, scénariste, réalisateur et traducteur autrichien.

Il est lauréat du prix Nobel de littérature 2019.

  1. ? « https://www.onb.ac.at/de/bibliothek/sammlungen/literatur/bestaende/personen/handke-peter-geb-1942/ » (consulté le )
  2. ? (en-US) Peter Maass, « Why Did Nobel Winner Peter Handke Have a Secret Passport from Milosevic-era Yugoslavia? », sur The Intercept, (consulté le ).
  3. ? « Le prix Nobel de littérature attribué à Peter Handke et Olga Tokarczuk », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Biographie

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Jeunes années

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Peter Handke est le fils d'une femme faisant partie de la minorité slovène autrichienne et d'un soldat allemand, inconnu. Peu avant sa naissance, sa mère épouse un autre soldat allemand, conducteur de tramway dans le civil. Le jeune Peter vit avec eux à Berlin-Est avant de retourner à Griffen. L'alcoolisme grandissant de son beau-père Bruno Handke, et l'étroitesse des conditions de vie sociale dans cette petite ville isolée le conduisent plus tard à se révolter continuellement contre les habitudes et les restrictions de la vie.

En 1954, il est interne au lycée catholique d'études classiques de Tanzenberg qu'il décrit ainsi dans Le Recommencement?: « Mes cinq ans d'internat ne méritent pas un récit. Les mots : mal du pays, répression, froid, réclusion collective suffisent. La prêtrise que nous étions tous censés avoir pour but ne m'envoya jamais le signe de la vocation [?]?; on enlevait ici du matin au soir son enchantement au mystère dont ce sacrement rayonnait encore à l'église du village ». Il se plonge alors dans la lecture d'auteurs comme William Faulkner et Charles Dickens et est impressionné, à 15 ans, par Sous le soleil de Satan de Georges Bernanos qui « l'abreuve du sang noir du catholicisme ». Dans le journal de l'internat, Fackel (La Torche), il publie ses premiers textes. En 1959, il change d'internat et va à Klagenfurt où il obtient en 1961 la « maturité », diplôme qui sanctionne en Autriche la fin des études secondaires. Il entame alors des études de droit à Graz.

Carrière littéraire

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Après ses premiers succès littéraires, il rejoint le groupe Forum Stadtpark der Grazer Gruppe et abandonne ses études en 1965, pour se consacrer entièrement à l'écriture, après que l'éditeur Suhrkamp a accepté son manuscrit Die Hornissen (Les Frelons).

À ses débuts, Peter Handke rejette les modèles dominants de la littérature et se lance dans une révolte langagière et narrative sous l'influence du théâtre de l'absurde et du nouveau roman. Il est également marqué par ses lectures de Franz Kafka, Samuel Beckett et William Faulkner qui l'amènent à réfuter avec violence le réalisme et à prôner une écriture expérimentale. Il se revendique aussi du Wiener Gruppe dont il partage les valeurs et les techniques stylistiques.

Cette influence transparaît dans ses romans (Le Colporteur, L'Angoisse du gardien de but au moment du penalty), ses pièces de théâtre (Kaspar, La Chevauchée sur le lac de Constance) et sa poésie, située entre rêve et évocation de la banalité quotidienne (L'Intérieur de l'extérieur de l'intérieur, Poème bleu). La thématique de ses textes se centre sur l'angoisse procurée par la société contemporaine, l'incommunicabilité et l'errance de l'être dans le monde comme dans le langage. L'auteur se montre soucieux de maîtriser ses effets et manifeste une grande retenue, mêlant un style inventif à des images marquantes. Son travail sur la langue se situe volontairement du côté de la culture moderne littéraire et philosophique autrichienne qui analyse le langage et le met à distance (Karl Kraus, Ludwig Wittgenstein, Fritz Mauthner). L'auteur déclare :

« La littérature, c'est le langage devenu langage ; la langue qui s'incarne. J'écris avec la respiration, pour découvrir le sacré, celui de la vie. Je crois être un romantique décidé, qui rend grâce à la mémoire. »

En 1966, il réussit une intervention spectaculaire lors de la rencontre du Groupe 47 à Princeton, où il présente sa pièce provocante et avant-gardiste Publikumsbeschimpfung (Outrage au public). Lors de la réception du prix Gerhart Hauptmann en 1967, il exprime sa colère et sa tristesse au sujet de l'acquittement d'un policier qui causa le décès d'un étudiant. Handke est largement marqué par les événements de mai 1968.

Il est le cofondateur de « l'édition de Francfort des auteurs » en 1969 et membre de l'assemblée des auteurs de Graz de 1973 à 1977.

Dans La Courte Lettre pour un long adieu (Der kurze Brief zum langen Abschied), il évoque l'échec de son mariage à travers l'histoire d'un Autrichien qui erre dans toute l'Europe et les États-Unis à la recherche de son épouse. Il part un temps s'installer en région parisienne avant de revenir en Autriche. Ultérieurement, il revient vivre en France.

À partir de la fin des années 1960, Handke entame une collaboration avec le cinéaste Wim Wenders. En 1978, il réalise La Femme gauchère, d'après son propre roman.

Dans les années 1980, il évolue vers une production littéraire plus conventionnelle, ce qui lui vaut des critiques lui reprochant d'être le « chantre d'un idéalisme néo-romantique ou néo-classique ». Il voyage alors en Alaska, au Japon et en Yougoslavie. Ses récits de voyage Eine winterliche Reise zu den Flüssen Donau, Save, Morawa und Drina oder Gerechtigkeit für Serbien (Un voyage hivernal vers le Danube, la Save, la Morava et la Drina), parus en 1996, où il présente les Serbes comme victimes de la guerre civile, soulèvent de violentes controverses qui perdurent encore jusqu'à ce jour. Yves Laplace développe notamment ce qu'il présente comme la « déroute » de Peter Handke à ce sujet dans son ouvrage Considérations salutaires sur le massacre de Srebrenica.

En 1999, Handke condamne les bombardements de l'OTAN sur la République serbe. En 2005, l'ex-président Slobodan Milo?evi?, accusé, mais non prouvé coupable, de génocide et de crime contre l'humanité par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie de La Haye, cite Peter Handke comme témoin pour sa défense. Même si Handke refuse de répondre à cette demande, il écrit un essai s'intitulant Die Tablas von Daimiel (Les Tables de Daimiel) qui porte comme sous-titre Ein Umwegzeugenbericht zum Prozeß gegen Slobodan Milo?evi? (Un rapport testimonial détourné pour le procès contre Slobodan Milo?evi?).

Il a traduit en allemand des ?uvres d'Emmanuel Bove, Marguerite Duras, Georges-Arthur Goldschmidt, René Char, Francis Ponge, Patrick Modiano, Walker Percy et Shakespeare. Outre-Rhin, il a également contribué à faire connaître l'un des premiers romans de Julien Green.

En 2012, il publie une pièce, Les Beaux Jours d'Aranjuez : un dialogue d'été, écrite directement en français.

Engagement politique anti-interventionniste

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Le prix Nobel de 2019 a toujours soutenu les politiques de non-interventionnisme à travers le monde : en Yougoslavie mais aussi en Irak, en Syrie, en Libye et ailleurs. Pour lui les États ne sont pas crédibles lorsqu'ils se réclament « protecteurs ou justiciers » et ne sont pas détenteurs de la « vérité ».

Vie privée

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Peter Handke a vécu à Graz, Düsseldorf, Berlin, Paris, Kronberg im Taunus (près de Francfort), aux États-Unis (1978-79), à Salzbourg (1979-88) et, depuis 1991, en bordure de la forêt de Meudon à Chaville près de Paris ; il retourne parfois à Salzbourg.

Il est partiellement daltonien et la couleur verte est de manière notable, absente de son ?uvre.

  1. ? La section qui ouvre le volume dédié à Peter Handke en Quarto Gallimard est riche d'informations biographiques. Cf. Peter Handke, Les Cabanes du narrateur. ?uvres choisies, Paris, Gallimard, 2020, p. 15-97.
  2. ? Béatrice Clerc Bastide, Parlez-moi d'elle, Radio France - INA, , Piste 3 du CD.
  3. ? « Son envie de supprimer le Nobel, son goût pour les champignons? Neuf choses à savoir sur Peter Handke, le prix Nobel de littérature 2019 », sur Franceinfo, (consulté le ).
  4. ? Thierry Clermont, « Peter Handke, l'insaisissable », Le Figaro,‎ (lire en ligne [archive du ]).
  5. ? Peter Handke, Le Recommencement, "Du monde entier", Gallimard, , p.31.
  6. ? « Peter Handke, phases révolutionnaires » par Julien Hervier sur le site de l'Encyclopædia Universalis, consulté le 12 novembre 2013.
  7. ? Peter Handke sur l'encyclopédie Larousse.
  8. ? ?uvre de Peter Handke sur l'encyclopédie Larousse.
  9. ? Peter Handke sur l'Encyclopædia Universalis.
  10. ? « Peter Handke, explorateur controversé du langage », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  11. ? (sr) « Nobelova nagrada "?oveku koji voli Srbiju" razbesnela Albance, reagovala i Amerika VIDEO », sur B92.net (consulté le ).
  12. ? « Donner le Nobel à des écrivains est une farce grotesque » par Jean-Louis Ezine dans Le Nouvel Observateur du 25 mai 2014.
  13. ? Mireille Tabah, Le paysage dans l'?uvre de Peter Handke, reflet de la vision du monde de l'auteur, 1994, Recherches germaniques n°24, p. 109-127.
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