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| Naissance | Prague (Bohême, Autriche-Hongrie) |
|---|---|
| Décès |
(à 40 ans) Kierling (Basse-Autriche, Autriche) |
| Sépulture |
Nouveau cimetière juif de Prague, Grave of Franz Kafka (d) |
| Nom de naissance |
Franz Kafka |
| Époque |
XXe siècle |
| Nationalités |
autrichienne ( - tchécoslovaque ( - |
| Domicile |
Prague |
| Formation | |
| Activité |
Romancier, nouvelliste |
| Période d'activité |
À partir de |
| Père |
Hermann Kafka (en) |
| Mère |
Julie Löwy (d) |
| Fratrie |
| A travaillé pour |
Generali Allgemeine Unfallversicherungsanstalt (d) |
|---|---|
| Mouvement |
modernisme |
| Maître |
Friedrich Thieberger (- |
| Personnes liées |
Robert Klopstock (d) (ami), Felice Bauer (fiancé ou fiancée) |
| Genre artistique |
roman, nouvelle |
| Influencé par |
Heinrich von Kleist, Gustave Flaubert, Robert Walser |
| Adjectifs dérivés |
« kafkaïen » |
| Archives conservées par |
Bibliothèque Bodléienne |
|
Franz Kafka (en allemand : /?f?ant?s ?kafka/,
Écouter [Fiche]), né le à Prague et mort le à Kierling, est un écrivain austro-hongrois de langue allemande. Il est considéré comme l'un des écrivains majeurs du XX siècle.
Surtout connu pour ses romans Le Procès (Der Prozeß), L'Amérique (Amerika) et Le Château (Das Schloß), ainsi que pour les nouvelles La Métamorphose (Die Verwandlung) et La Colonie pénitentiaire (In der Strafkolonie), Franz Kafka laisse cependant une ?uvre plus vaste, caractérisée par une atmosphère cauchemardesque, sinistre, où la bureaucratie et la société impersonnelle ont de plus en plus de prise sur l'individu. Hendrik Marsman décrit cette atmosphère comme une « objectivité extrêmement étrange ».
L'?uvre de Kafka, dans laquelle est mis en relief le problème du langage à nommer justement les choses, est parfois vue comme symbole de l'homme déraciné des temps modernes. D'aucuns pensent cependant qu'elle est uniquement une tentative, dans un combat apparent avec les « forces supérieures », de rendre l'initiative à l'individu, qui fait ses choix lui-même et en est responsable.
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Franz Kafka naît dans une famille juive à Josefov, quartier de la vieille ville de Prague, capitale du royaume de Bohême, composante de l'empire d'Autriche-Hongrie. Sa langue maternelle est l'allemand, comme pour près de 10 % de la population de Prague à l'époque.
Il est le fils de Hermann Kafka (de) (1852-1931) et de son épouse Julie, née Löwy (1856-1934), issue d'une riche famille de Pod?brady. Son grand-père paternel, Jacob Kafka, est venu d'Osek, ville tchèque de province, pour installer à Prague un petit commerce.
Le patronyme Kafka vient du mot tchèque kavka qui signifie « choucas ».

Franz a deux frères, Georg et Heinrich, morts en bas âge, et trois s?urs plus jeunes, Gabriele (Elli) (de) (1889-1942), Valerie (Valli) (de) (1890-1942) et Ottilie (Ottla) (1892-1943), qui durant la Seconde Guerre mondiale et l'occupation de la Bohême par l'Allemagne nazie, ont d'abord été déportées au ghetto de ?ód? ; Elli et Valli ont probablement été assassinées à Che?mno au cours de l'automne 1942 et Ottla est morte à Auschwitz en septembre 1943.

Kafka a une enfance solitaire. Il a des relations difficiles avec son père, qu'il décrira, ainsi que ses biographes, comme dominant et prétentieux. Kafka l'évoque plus tard dans une nouvelle (Der Geier, « Le Vautour ») sous la figure de ce grand rapace. Bien qu'il n'ait pas un rapport intense avec sa mère, qui porte le deuil de ses deux fils plutôt que de s'intéresser à lui, il s'identifie fortement avec sa famille maternelle, réputée intellectuelle et spirituelle, contrairement à celle de son père, commerçante.

Entre 1889 et 1893, il fréquente l'école primaire du Fleischmarkt (aujourd'hui rue Masná), où il se révèle bon élève. Le judaïsme familial le conduit à la célébration de sa Bar Mitsva à l'âge de treize ans. Il participe quatre fois par an aux services de la synagogue.

Il fait ses études secondaires au lycée d'État de Prague (Altstädter deutsches Gymnasium), établissement germanophone. Très tôt, il s'intéresse à la littérature, mais ses premiers écrits ont disparu, probablement détruits par Kafka lui-même, ainsi qu'aux idées socialistes. Il a alors pour amis Rudolf Illowy, Hugo Bergmann, Ewald Felix Pribram et Oskar Pollak (en). Il passe les vacances à la campagne, chez son oncle Siegfried, un médecin de Triesch. Il est reçu au baccalauréat en 1901.
Après le baccalauréat, Kafka voyage pendant l'été à Norderney et Heligoland en Allemagne.
À la rentrée, il commence ses études supérieures à l'université Charles. L'université, victime des tensions nationales entre les deux groupes linguistiques, est scindée en une « université allemande » et une « université tchèque ».
Après avoir suivi pendant deux semaines des cours de chimie, Kafka décide de se tourner vers le droit, tout en suivant en plus des cours de germanistique et d'histoire de l'art. Il voyage un peu.
Il adhère au Lese- und Redehalle der deutschen Studenten (« Cercle de lecture et de conversation des étudiants allemands »), association étudiante qui, entre autres choses, organise des événements et des présentations littéraires.
Dès 1901, il fait la connaissance du poète Max Brod (1884-1968), qui devient son ami le plus influent (après la mort de Kafka, c'est lui qui publiera la plus grande partie de son ?uvre).
En 1906, il est reçu docteur en droit sous la direction du professeur Alfred Weber (1868-1958). Il effectue alors, en service civil, un stage d'une année au tribunal de Prague.
Le , il entre au service des Assicurazioni Generali, compagnie d'assurances autrichienne (jusqu'en 1919). Après y avoir travaillé neuf mois, il donne sa démission () parce que, d'après ses dires, les longues heures de travail l'empêchent de se consacrer à sa grande passion, l'écriture.
Deux semaines plus tard, il entre au service de l'Arbeiter-Unfall-Versicherungs-Anstalt für das Königreich Böhmen (Compagnie d'assurance des accidents du travail du royaume de Bohême), où il travaillera jusqu'à sa retraite prématurée en 1922. Bien qu'il parle péjorativement de son travail comme d'un simple « gagne-pain », ses prestations sont évaluées positivement par son employeur, comme en témoignent ses promotions successives au cours de sa carrière.
Il a pour tâche de limiter les risques d'accident encourus par les ouvriers devant travailler sur des machines souvent dangereuses à l'époque ; dans ce but, il se rend dans des usines et écrit des manuels d'information. Il est de plus responsable de la classification des usines en groupes de risques. Le fait qu'il ait parfois à s'opposer à des demandes d'indemnisation lui donne mauvaise conscience, mais sa compagnie lui laisse souvent la possibilité d'être conciliant avec les victimes, parfois blessées et handicapées à vie.
En septembre 1909, en vacances à Riva del Garda en Italie avec Max Brod et son frère Otto, il apprend qu'un meeting aérien international va avoir lieu à Montichiari. Il décide de s'y rendre avec les Brod, car aucun d'eux n'a encore jamais vu d'aéroplane. Kafka y consacre un reportage : son texte intitulé Aéroplanes à Brescia est publié dans le n 269 de la revue Bohemia.
Entre 1909 et 1912, il fréquente les cercles anarchistes de Prague. On peut voir une influence de la pensée anarchiste dans plusieurs des écrits de Kafka, notamment La Colonie Pénitentiaire et Le Procès.
À côté de son travail pour la société d'assurance, Kafka continue d'écrire. En 1909, ses premiers textes en prose sont publiés dans le magazine Hyperion, basé à Munich. Il vit selon un programme quotidien régulier : le matin, il travaille au bureau ; il va ensuite dormir quelques heures, puis se promener, manger avec des amis ou sa famille, et se met à écrire le soir, une activité qu'il prolonge jusque tard dans la nuit. C'est pendant l'une de ces nuits que, « comme ivre », il rédige le récit Das Urteil (Le Verdict).

Ses amis proches sont Max Brod, le philosophe Felix Weltsch, le sioniste Hugo Bergmann et le pianiste Oskar Baum.

Kafka entretient des relations compliquées avec les femmes. En 1912, dans la maison de Max Brod, il rencontre la Berlinoise Felice Bauer (1887-1960), représentante d'une firme de dictaphones. Durant les cinq années qui suivent, une correspondance intense se développe entre Kafka et Felice. Ils se rencontrent de temps à autre, ce qui aboutit deux fois à des fiançailles. Du côté de Kafka, il s'agit surtout d'un amour platonique, qu'il entretient principalement par ses lettres. Petit à petit, il se rend compte à quel point une vie maritale traditionnelle est impossible avec Felice, beaucoup plus terre à terre, surtout avec sa tendance à s'enfermer dans son bureau ; cela conduit à la fin de leur relation en 1917.
En 1919, Kafka se fiance avec Julie Wohryzek (de) (1891-1944), une secrétaire de Prague, mais le père de Franz s'oppose fortement à cette relation. Elle se termine la même année ? d'après ce que l'on sait, à l'initiative de Julie ?, mais le conflit fait que Kafka adopte une position encore plus antagonique à l'égard de son père, qui aurait bien vu son fils lui succéder dans son entreprise commerciale, et écrit la Lettre au père, sans la lui transmettre.
Au début des années 1920, une relation de courte durée, mais très intense, se développe entre Kafka et la journaliste et écrivaine anarchiste tchèque Milena Jesenská (1896-1944). De toutes les femmes de sa vie ? il eut encore diverses liaisons ?, Milena a peut-être le mieux compris cet écrivain hypersensible et, au moins lors de leurs rares rencontres, elle l'aide à surmonter ses craintes. Mais finalement, il se sent mal à l'aise avec cette artiste flamboyante.
En 1923, il part pour quelque temps à Berlin, espérant pouvoir mieux se concentrer sur l'écriture, loin de l'ingérence de sa famille. C'est à cette époque qu'il rencontre Dora Diamant (1898-1952), une institutrice de maternelle âgée de vingt-cinq ans, originaire d'une famille orthodoxe juive polonaise. Dora devient la compagne de Kafka à Berlin et exerce une influence sur son intérêt croissant pour le Talmud. C'est auprès d'elle qu'il goûte finalement un peu de bonheur conjugal, alors qu'il ne le croyait plus possible. Ensemble, ils envisagent d'émigrer en Palestine. Sioniste convaincu ? il apprend alors l'hébreu ? il avait vu la haine grandir contre les Allemands et les Juifs (« Juifs et Allemands sont des exclus »). C'est à cette époque que Kafka « se fait le défenseur d'un humanisme libéral ».
L'hypothèse de son homosexualité a été avancée mais il est plutôt considéré aujourd'hui comme ayant essentiellement une relation compliquée avec les femmes et la sexualité en général. La nature amoureuse ou exclusivement amicale de ses relations avec Oskar Pollak (en) reste un sujet de débat.
En , il commence à cracher régulièrement du sang et on pose le diagnostic de tuberculose. Cela conduit à une plainte de nature presque obsessionnelle dans ses lettres à Felice, et l'utilisation de sa maladie comme raison pour rompre ses fiançailles. Mais il voit aussi son statut d'écrivain comme un handicap pour une vie de famille « normale », ce qui serait devenu un énorme problème avec une Felice moins intellectuelle et plus débordante de vie.
Kafka, qui montre des signes d'hypocondrie, souffre, ainsi qu'on le pense maintenant, de dépression clinique et de phobie sociale, mais présente aussi des phénomènes vraisemblablement liés au stress, tels que des migraines, insomnies, constipations et furoncles, et manifeste des tics physiques parfois considérés comme caractéristiques du syndrome de Gilles de La Tourette. Il se méfie de la médecine usuelle et essaye de combattre ses maux avec des cures naturopathes, un régime végétarien et en buvant du lait non pasteurisé. Il profite de ses vacances pour suivre des cures de repos dans des sanatoriums, pour lesquelles son employeur lui octroie souvent des congés exceptionnels.
En 1922, l'écrivain part en préretraite, en raison de son état général de santé déficient.
Bien que la situation personnelle de Kafka se soit fortement améliorée après son déménagement à Berlin, et qu'il écrive à nouveau beaucoup, l'hiver marqué par l'inflation de 1923-1924 à Berlin se révèle à nouveau funeste pour sa santé déjà chancelante. Les biens de consommation essentiels se font rares et il doit en faire venir de Prague ; de plus, le froid dans le logement mal chauffé n'est pas favorable à sa guérison. Lorsqu'en , Brod vient lui rendre visite, l'état de Kafka s'est à ce point aggravé que son ami l'emmène avec lui à Prague ; en avril, on lui diagnostique une tuberculose du larynx.
Il est alors clair que Kafka n'a plus pour longtemps à vivre car on ne dispose pas à cette époque de médicaments efficaces contre la tuberculose, si bien qu'il s'alimente de plus en plus difficilement. Cet état présente des traits communs avec le personnage de Gregor Samsa dans La Métamorphose, et le personnage principal de sa nouvelle Un artiste de la faim (Hungerkünstler). Dans les derniers mois, il est soutenu par son médecin et ami, le jeune Robert Klopstock (d)
, qui dirige les soins médicaux de Kafka au sanatorium de Matliary, mais la seule aide qui peut encore être apportée au patient consiste en des analgésiques.
Kafka est admis au sanatorium de Kierling, près de Vienne, où il meurt le à l'âge de 40 ans, {{|vraisemblablement}} de malnutrition et de tuberculose, avec à ses côtés Dora Diamant.
Son corps est ramené à Prague, où il est inhumé le dans le nouveau cimetière juif du quartier de ?i?kov (Prague-Strachnitz)
Son tombeau porte l'épitaphe suivante :
« Dr. FRANZ KAFKA
1883-1924
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(« Le mardi premier du mois de Siwan (5)684 du petit comput, voici pour toi le jeune homme magnifique, notre maître monsieur Anshel, le salut sur lui, fils de l'éminent, béni soit-il, ton pauvre Kafka, sa chandelle éclairera.
Et le nom de sa mère raccommodera.
Que son âme soit liée au faisceau de la vie. »).
Kafka considère l'écriture comme une nécessité profondément intime, il s'agit pour lui d'« une activité atroce », qui implique « une ouverture totale du corps et de l'âme ». Dans une lettre à son ami Oskar Pollak (en), en , selon lui :
« Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous ; voilà ce que je crois. »
Il dit également, quelques lignes plus loin, que :
« Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d'un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? »
Pour Kafka, on doit écrire comme si l'on se trouvait dans un tunnel sombre, sans savoir encore comment les personnages vont se développer ultérieurement.
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