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Naissance | Verviers |
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Nationalité |
belge |
Activités |
Auteur de bande dessinée, scénariste de bande dessinée |
A travaillé pour |
Tintin Spirou |
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Mouvement |
École de Bruxelles |
Maître |
Jacques Martin |
Genre artistique |
Bande dessinée |
Site web | |
Distinctions |
Prix Saint-Michel () Grand prix de l'Imaginaire du meilleur roman jeunesse () Officier du Mérite wallon () |
Yoko Tsuno |
Roger Leloup, né le à Verviers (province de Liège), est un auteur de bande dessinée belge.
Il collabore durant 15 ans aux Studios Hergé, mais il est principalement connu pour être le créateur de Yoko Tsuno, série dont il est le scénariste et le dessinateur.
Roger Leloup naît le à Verviers. Enfant, il assiste curieux à des combats aériens de la Seconde Guerre mondiale et est fasciné par la technologie tant des avions que du matériel mécanique en général, d'où quelques-unes de ses passions qui trouveront un débouché dans les histoires de Yoko Tsuno. « J'ai toujours été bricoleur, j'avais des planeurs téléguidés et je fabriquais moi-même mes modèles réduits. J'ai été deux fois champion de Belgique dans ma catégorie. J'ai aussi volé dans des clubs d'amateurs sur de petits appareils. Aussi, dès que j'ai commencé à travailler sur Yoko, l'exutoire a été total. Tout ce que je faisais en modélisme ou imaginais sur le plan mécanique est passé dans mon dessin. »
« C'est mon grand-père qui m'a initié aux lectures de vulgarisation scientifique en me rapportant un jour un paquet de vieux Science et Vie de la maison où il travaillait comme peintre en bâtiment », citant aussi l'influence de la passion de son oncle pour l'entomologie.
Habitant près de deux gares à Verviers, pendant la Seconde Guerre mondiale, il a plusieurs fois l'occasion de monter à bord des locomotives et de travailler aux côtés des machinistes. Par la suite, sa passion des trains qu'il tient également de son grand-père, l'amène à posséder son propre circuit de modélisme ferroviaire.
Parallèlement, sa tante qui détient une librairie lui permet de puiser son inspiration dans nombre d'?uvres d'auteurs célèbres qui seront déterminants pour ses albums : Jules Verne, H.G Wells, Dickens, les romans des s?urs Brönte et dans la collection « Fleuve Noir », spécialisée dans les romans de science-fiction. Il a également été bercé par le romantisme allemand et notamment par le livre Les Légendes du Rhin, fleuve qui apparaît dans plusieurs de ses ?uvres, dont L'Orgue du diable.
Passionné de mécanique, il est chef de char au cours de son service militaire.
Il fait ses études d'arts décoratifs et de dessin publicitaire à l'Institut Saint-Luc, à Liège. C'est en 1950 qu'il fait la rencontre décisive de Jacques Martin, qui venait acheter sa brillantine au salon de coiffure de ses parents. Ce dernier mentionne sa recherche d'un assistant pour la période de vacances. Répondant lui-même à cette offre plutôt que d'intégrer une entreprise publicitaire, Leloup devient son assistant pour la mise en couleurs et les décors. C'est ainsi qu'il commence à travailler sur les histoires d'Alix dans L'Île maudite. La commande passée à Hergé de chromos techniques pour la série Voir et Savoir le lance dans ses premiers essais professionnels de dessins pour l'Histoire de l'Aviation et celle de l'Automobile, où Jacques Martin est engagé pour diriger la partie technique. Leloup fignole au crayon les engins que le dessinateur repasse à l'encre avant que le maître d'?uvre y ajoute le personnage de Tintin en costume de circonstance.
De 1954 à 1957, il conçoit de nombreuses planches techniques dans l'hebdomadaire Tintin, ainsi que quelques chroniques sur le modélisme, notamment ferroviaire et aérien dont il est féru, proposées dans la version belge de l'hebdomadaire.
Le , il entre aux Studios Hergé pour y travailler aux Aventures de Tintin, tout en continuant à collaborer avec Jacques Martin, pour qui il dessine les décors d'Alix jusqu'au début de l'album Iorix le grand et de Lefranc. Il reste quinze ans aux Studios Hergé.
Avec Hergé, il travaille « surtout des dessins techniques », puis se voit « testé pour le décor de la gare de Genève-Cornavin dans L'Affaire Tournesol » : « C'était assez amusant parce que j'ai imaginé une verrière et cette gare n'a pas de toit vitré au-dessus ! On aurait pu aller prendre des photos? Ensuite, j'ai fait de petites choses ici et là, comme la chaise roulante du capitaine Haddock dans Les Bijoux de la Castafiore, des autos, des motos, des chars et, plus tard, la conception de l'avion de Carreidas, dont j'ai même construit la maquette. Un de mes plus beaux souvenirs a été de me trouver chargé de redessiner tous les avions de la refonte de L'Île Noire en 1965 ».
À la fin des années 1960, Hergé ne produisant plus beaucoup, Roger Leloup dessine mais s'occupe également des relations publiques et prépare des dossiers de presse pour ce dernier. Il travaille pour d'autres auteurs, notamment Francis pour qui il dessine les décors des Aventures de M. Bouffu et des Penseurs de Rodin, de 1966 à 1968.
C'est au cours de la soirée de Noël du que Roger Leloup dessine les premières esquisses d'une jeune héroïne asiatique qu'il voudrait introduire dans une éventuelle reprise de Jacky et Célestin de Peyo, avec qui il a collaboré pour une histoire des Schtroumpfs. Yoko Tsuno est alors la s?ur d'un électronicien japonais qui devait apparaître pendant un épisode intitulé : L'Araignée qui volait.
Le choix de la nationalité japonaise de son héroïne s'est fait par élimination pour Roger Leloup et pour deux raisons distinctes : « Yoko est japonaise parce que le Japon est la patrie de l'électronique, mais aussi en raison de la situation politique du monde. Je voulais une Asiatique mais quand j'ai commencé à chercher à lui donner une origine précise, c'était la guerre au Viêt Nam. Il y avait eu celle de Corée et la partition du pays, et la Chine était un pays totalitaire, donc, par élimination ? ». En outre, Roger Leloup admire durant son enfance l'actrice japonaise Y?ko Tani.
Le projet amorcé, il décide de le développer avec deux faire-valoir masculins : Vic Vidéo et Pol Pitron, pour remplacer le duo initial Jacky et Célestin. Roger Leloup explique : « Quand j'ai créé la série, je voulais un trio, une équipe de télévision. C'était l'époque de l'avènement des transistors au Japon et j'ai tout naturellement pensé à une Japonaise pour le rôle de la scripte ».
Yoko n'est au départ qu'un membre de l'équipe, mais elle prend de l'importance jusqu'à devenir l'héroïne de la série, et cela au cours du tout premier album de la série, Le Trio de l'étrange.
Par la suite, ayant obtenu l'accord de l'éditeur Dupuis pour lancer la série Yoko Tsuno, il quitte les studios Hergé le , et se consacre entièrement à son héroïne Yoko Tsuno. À cette occasion, Roger Leloup évoque une anecdote impliquant le créateur de Tintin : « Quand j'ai quitté le studio, il [Hergé] m'a indiqué que je pourrais revenir quand je le désirerais. Quelque temps plus tard, je lui ai montré les débuts de Yoko Tsuno, il m'a simplement souri et m'a dit : ?Vous, vous ne reviendrez jamais ?? ».
La série est lancée le . Auteur complet, Roger Leloup assure l'écriture et le dessin de chacun de ses albums, les couleurs étant, elles, le fruit du Studio Leonardo et plus particulièrement de la coloriste Béatrice. À ses débuts, l'éditeur, Charles Dupuis, prudent, le prie de solliciter l'aide de Tillieux pour ses scénarios et dialogues. Ce dernier, après avoir supervisé le travail de Leloup sur deux histoires courtes, a vite jugé son rôle complètement superflu.
En 2024, la série compte 31 albums publiés par l'éditeur d'origine, Dupuis.
Roger Leloup s'essaie à la rédaction d'un premier roman de science-fiction, paru sous le titre Le Pic des ténèbres également dans la collection « Travelling », et où apparaît une androïde, Tyo. Le Grand Prix de la Science-Fiction française (catégorie jeunesse) lui est attribué en 1990.
En 1973, Roger Leloup et son épouse adoptent Keum-Sook, une Coréenne de cinq ans, sous le prénom plus européen d'Annick. L'album Le Dragon de Hong Kong, dans lequel Yoko adopte la jeune Rosée du matin, lui est dédié.