source wikipédia

Maurice Nadeau
Maurice Nadeau en 1968
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata
8e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 102 ans)
5e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Joë ChristmasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École normale supérieure de Saint-CloudVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enseignant (-), journaliste, résistant, directeur de collection, critique littéraire, écrivain, éditeurVoir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Gilles Nadeau
Claire NadeauVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Éditions Maurice Nadeau (à partir de )
La Quinzaine littéraire (à partir de )
Éditions Denoël (-)
L'Express (-)
Les Lettres nouvelles (à partir de )
Éditions Julliard (-)
Le Nouvel Obs (-)
Mercure de France (-)
Buchet/Chastel (-)
Combat (à partir de )
Éditions du Pavois
Robert LaffontVoir et modifier les données sur Wikidata
Partis politiques
Parti communiste français (-)
Ligue communisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Seconde Guerre mondialeVoir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Prix Mac Orlan (d) ()
Grand prix national des Lettres ()
Commandeur des Arts et des Lettres?Voir et modifier les données sur Wikidata

Maurice Nadeau, né à Paris le et mort dans la même ville le , est un instituteur, écrivain et critique littéraire, directeur de collections et de revues et éditeur français.

Il est le père de l'actrice Claire Nadeau et du réalisateur Gilles Nadeau.

  1. ? Relevé des fichiers de l'Insee
  2. ? Pierre Haski, « Maurice Nadeau s'éteint à cent ans passés et un dernier combat », sur rue89, nouvelobs.com, (consulté le ).
  3. ? Maurice Nadeau, éditeur génial et désargenté, mort à la tâche à 102 ans, article sur le site du quotidien Le Monde, daté du 17 juin 2013.
  4. ? Sous le pseudonyme de Joë Christmas, Maurice Nadeau a publié en 1941 Barbara Rogers aux éditions Georges Ventillard (source BnF). Photographie de la couverture.

Biographie

[modifier | modifier le code]

Fils d'Édouard Nadeau, un journalier, et de Zilda Clair, Maurice Nadeau est orphelin de guerre. Il entre à l'École normale supérieure de Saint-Cloud et y découvre la politique. En 1930, à 19 ans, il adhère au PCF où il est amené à militer avec Georges Cogniot. Exclu en 1932, il lit alors Lénine et Trotski, ce qui l'incite à rejoindre la Ligue communiste de Pierre Naville. Il fréquente alors Louis Aragon, André Gide, André Breton, Jacques Prévert et Benjamin Péret. À partir de 1933, il rédige des notes de lectures pour la revue Masses de René Lefeuvre.

Nommé professeur de lettres en 1936, il enseigne jusqu'en 1945, brièvement comme professeur de lettres à Prades, puis rapidement comme instituteur à Thiais, afin de se rapprocher de Paris. C'est alors qu'il collabore avec André Breton à la revue Clé qui proteste contre l'internement des Républicains espagnols en France, dans le contexte de montée de la guerre.

Après une brève mobilisation, il reprend l'enseignement sous l'occupation nazie et s'engage dans des activités politiques clandestines. Son réseau de Résistance (comprenant un soldat allemand qui sera fusillé) est démantelé au cours d'une rafle : David Rousset et plusieurs de ses membres seront déportés. L'épouse de David Rousset aide alors Nadeau à échapper à la déportation.

Reprenant ses activités professionnelles, il publie en 1945 une Histoire du surréalisme, qui a été un ouvrage de référence sur le sujet, même si André Breton ne le trouvait pas exactement à son goût.

À la Libération, il entre comme critique, grâce à Pascal Pia qui en est le rédacteur en chef, dans le journal issu de la Résistance Combat, dirigé par Albert Camus. Il tient la page littéraire durant sept ans et y fait connaître des auteurs comme Georges Bataille, Jean Genet, René Char, Henri Michaux, Claude Simon ou Henry Miller, puis entreprend de commencer l'édition des ?uvres du marquis de Sade. Il étonne ses contemporains en prenant la défense de Louis-Ferdinand Céline.

Commence alors une longue période éditoriale dans divers journaux et maisons d'édition : éditeur aux éditions du Pavois (son premier ouvrage, édité en 1946, sera L'Univers concentrationnaire de David Rousset), directeur de la coll. « Le chemin de la vie » aux éditions Corrêa de 1949 à 1954, critique au Mercure de France de 1949 à 1953, critique à France-Observateur (1952-1959), puis à L'Express de Françoise Giroud (1959-1964).

Directeur de collection aux Éditions Julliard (1953-1964), il dirige une revue littéraire, Les Lettres nouvelles (1953-1976), où il publie Edmond Jabès, Yves Bonnefoy, Salah Stétié. C'est alors que, voisin de palier de la revue Les Temps modernes, il fréquente Jean-Paul Sartre, avec qui, durant la guerre d'Algérie, il signe et diffuse le Manifeste des 121 sous-titré « Déclaration sur le droit à l'insoumission dans la guerre d'Algérie », paru en Septembre 1960. Il travaille ensuite chez Denoël (1965-1977), où il publie Élise ou la Vraie Vie (1967), puis aux éditions Robert Laffont.

Le , il publie avec François Erval le n 1 de La Quinzaine littéraire, un bimensuel pour lequel il s'assure dès le n 2 de l'étroite collaboration d'Anne Sarraute. La revue traverse régulièrement des difficultés financières. Une vente aux enchères est même organisée en 1976 pour la sauver, avec la participation de personnalités comme Pierre Soulages, Samuel Beckett, Henri Michaux ou Nathalie Sarraute.

En 1977, Maurice Nadeau fonde sa propre maison d'édition, Les Lettres nouvelles, qu'il dirigera jusqu'à sa mort. En 1984, la maison d'édition est rebaptisée les Éditions Maurice Nadeau. Il y publie notamment le premier roman de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte, et les ouvrages du futur Prix Nobel J. M. Coetzee, ainsi que des jeunes auteurs Soazig Aaron, Ling Xi ou Yann Garvoz.

Le , Maurice Nadeau a signé un texte d'appel intitulé Vous ne laisserez pas mourir la Quinzaine, qui appelait à la création d'une société participative comportant deux collèges (l'un regroupant les lecteurs et amis de la Quinzaine littéraire, l'autre les collaborateurs de la revue), afin que chacun ? ami ou écrivain collaborateur ? puisse devenir actionnaire de « son » journal.

Maurice Nadeau s'éteint exactement un mois plus tard, le 16 juin 2013.

En 2014, son fils Gilles Nadeau reprend les éditions Les Lettres Nouvelles-Maurice Nadeau afin de poursuivre l'?uvre éditoriale dans une librairie qui porte le nom de son père, rue Malebranche, Paris 5, dans la même rue que Maurice Nadeau a habitée pendant plus de soixante ans.

Prix et distinctions

[modifier | modifier le code]

Maurice Nadeau a notamment reçu le prix Mac Orlan 1982 et le Grand prix national des Lettres en 1988.

Il a été fait Commandeur des Arts et des Lettres.

  1. ? Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  2. ? Grâces leur soient rendues, Albin Michel, 1990, p. 13.
  3. ? La mort de René Lefeuvre, La Quinzaine Littéraire, 16.07.1988.
  4. ? André Breton, Flagrant délit, Thésée, 1949, p. 23
  5. ? Marion Van Renterghem, « Maurice Nadeau, éditeur génial et désargenté, mort à la tâche à 102 ans », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. ? (en) Claire Etcherelli (préf. John Roach), Elise ou la Vraie Vie, Routledge, (ISBN 978-1-134-96484-0, lire en ligne)
  7. ? Le site de La Quinzaine littéraire.
  8. ? Née en 1930, Anne Sarraute est la fille de l'écrivain Nathalie Sarraute, la monteuse d'Alain Resnais, (Toute la mémoire du monde, Le Mystère de l'atelier quinze, Hiroshima mon amour, et son assistante sur Nuit et brouillard) et la monteuse de Chris Marker (Lettre de Sibérie). Elle entre à La Quinzaine littéraire dès 1966 et en devient la cheville ouvrière, jusqu'à son décès en 2008.
  9. ? Écouter un jeune homme de quatre-vingt-dix-sept ans, réalisé au printemps 2008 : un entretien avec Maurice Nadeau.
  10. ? Vous ne laisserez pas mourir la Quinzaine.
  11. ? Entretien filmé de Maurice Nadeau par Michel Boujut.
La suite sur Wikipedia...