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Naissance | Belmont |
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Décès |
(à 33 ans) Fresnes-en-Woëvre |
Nationalité |
française |
Formation |
École normale |
Activités |
Écrivain, instituteur, scénariste, poète, romancier |
Conflit |
Première Guerre mondiale |
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Distinction |
Prix Goncourt () |
La Guerre des boutons, De Goupil à Margot : histoire de betes |
Louis Pergaud est un écrivain et instituteur français, né le à Belmont dans le Doubs et mort au combat le dans la Meuse pendant la Première Guerre mondiale. Connu pour ses récits ancrés dans le monde rural et animalier, il a marqué la littérature française du début du XXe siècle. Son ?uvre la plus célèbre, La Guerre des boutons (1912), satire sociale et récit initiatique, reste un classique de la littérature jeunesse. Lauréat du prix Goncourt en 1910 pour De Goupil à Margot, recueil de nouvelles mettant en scène des animaux, Pergaud est également reconnu pour son engagement pacifiste, contrastant tragiquement avec son destin de soldat mort à la guerre.
Louis Pergaud est originaire de Belmont, près de Besançon dans le Doubs. Son père, Élie Pergaud, instituteur paroissial depuis 1877, avait épousé le Noémie Collette, fille de fermiers de la même commune.
Louis est le cadet de trois enfants dont Pierre (-) et Lucien (1883-1973). Il se retrouve orphelin à 18 ans, son père et sa mère étant morts à Fallerans à un mois d'intervalle (respectivement les et ).
Il suit les traces de son père au moment de choisir son métier : après une préparation à Besançon, en , Louis Pergaud, âgé de seize ans, dont le travail est excellent, présente le concours d'entrée à l'École normale et il est reçu premier. Après trois années d'études acharnées dans cette école, il en sort, le , troisième de sa promotion. Il est nommé enseignant à Durnes, son premier poste, pour la rentrée d'.
En 1903, il épouse Marthe Caffot, institutrice à La Barèche, un village voisin. En , avec l'aide d'un ami poète, Léon Deubel, il fait paraître son premier recueil de poésies, L'Aube.
En 1905, lors de la séparation des Églises et de l'État, Pergaud est muté à Landresse, toujours dans le Doubs. L'arrivée au village d'un instituteur réputé socialiste et anticlérical suscite des protestations des populations locales ulcérées. Le refus de Pergaud d'assister à la messe et d'enseigner la doctrine catholique ont pour effet d'aggraver les tensions.
En 1907, il abandonne sa femme. Il déménage vers Paris et s'installe à Montesson, où sa maîtresse Delphine Duboz le rejoindra peu après. Il travaille comme clerc puis obtient un poste d'instituteur à l'école communale d'Arcueil puis à Maisons-Alfort, consacrant tout le temps qu'il peut à sa plus grande passion : l'écriture. Pergaud, l'écrivain, puisera aux souvenirs de sa terre natale, la Franche-Comté, pour composer la quasi-totalité de ses ?uvres. La prose de Pergaud est souvent assimilée soit au mouvement réaliste, parfois même naturaliste, soit au mouvement moderniste.
En 1908, Marthe Caffot et lui divorcent après presque trois ans de séparation. Le divorce est prononcé aux torts de l'écrivain. En , il épouse Delphine Duboz dont le grand-père est originaire de Domprel dans le Doubs.
Sa première publication en prose parait dans le Mercure de France en 1910 ; intitulé De Goupil à Margot, ce recueil de nouvelles reçoit le prix Goncourt la même année. Avec cette ?uvre, Pergaud s'établit comme maître littéraire dans le domaine animalier. Certains critiques y voient l'expression des similitudes entre les instincts amoraux des animaux, et les activités immorales des hommes. Ces mêmes critiques proposent que Pergaud adopte une telle position en conséquence de son fervent antimilitarisme, une attitude qu'il aurait développée durant son service national en 1902.
En 1911 sort son deuxième recueil de nouvelles sur le thème des animaux, dont La Revanche du corbeau.
En 1912, il écrit La Guerre des boutons, roman de ma douzième année : rivalités belliqueuses entre garçons de deux villages voisins à chaque rentrée scolaire. Cette guerre prend une forme un peu particulière?: en plus des coups et des injures, les « vaincus » se voient confisquer leurs boutons en guise de trophées, avant d'être renvoyés chez eux. Le roman commence avec humour et innocence, mais devient de plus en plus sinistre au fur et à mesure que la frontière entre jeu et réalité est brouillée. Sa Majesté des mouches, roman de l'écrivain britannique William Golding, développera plus tard des aspects assez similaires. La Guerre des boutons traite aussi de thèmes sociopolitiques de la Troisième République française : le conflit entre l'Église et le mouvement anticlérical, l'esprit revanchard, l'instruction civique à la Jules Ferry, etc. Les villages que Pergaud appelle Longeverne et Velrans sont ceux de Landresse et Salans, et dans le personnage de La Crique on reconnaît l'auteur lui-même.
En 1913 paraît Le Roman de Miraut, chien de chasse. Il écrit de nombreuses autres histoires à propos de la vie « rustique » et du règne animal, qui seront publiées à titre posthume.
En , Louis Pergaud est mobilisé dans l'armée française comme sergent (il sera nommé sous-lieutenant en ) au 166 régiment d'infanterie cantonné à Verdun. Il sert en Lorraine sur le front ouest, pendant l'invasion allemande.
Du au , il tient un Carnet de guerre, publié en intégralité en 2011. Dans Mots, propos et anecdotes, Paul Léautaud rapporte l'extrait surprenant d'une correspondance de Pergaud :
« J'ai des lettres de Louis Pergaud qu'il m'écrivait du « front ». Il était aux anges. « Je ne donnerais pas ma place pour je ne sais quoi. On tire du « Boche » comme du lapin. » »
Sa correspondance avec sa femme, Delphine, permet de nuancer ce propos. Parti dans l'enthousiasme pour chasser rapidement les « Boches », la durée, la dureté et l'horreur le ramèneront à son antimilitarisme d'avant la mobilisation. Et au fil de sa correspondance, on sent monter du respect pour les soldats allemands.
Le , son régiment lance, dans le secteur des Éparges près de Verdun, une attaque contre les lignes allemandes (attaque contre Marchéville-en-Woëvre - cote 233) à l'issue de laquelle il est porté disparu.
Selon l'hypothèse actuelle, il aurait été piégé dans les barbelés et blessé par balles, plusieurs heures plus tard. . Celui-ci est détruit par un tir de barrage de l'armée française le , Louis Pergaud et de nombreux compatriotes figurant au nombre des victimes, bien que leurs corps n'aient jamais été retrouvés.
Le , Louis Pergaud est déclaré « mort pour la France ». Ce jugement fait l'objet de deux transcriptions, les et , car il est établi deux fiches de transcription pour les officiers, ainsi que d'un acte de décès dans les registres d'état civil du 14 arrondissement de Paris, son dernier lieu de domicile.
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