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Gilles Perrault
Gilles Perrault en 2015.
Biographie
Naissance
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13e arrondissement de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
Sainte-Marie-du-Mont (Manche, France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Sainte-Marie-du-Mont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jacques PeyrolesVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Sidney Vania, Gil Perrault, Gilles PerraultVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Domicile
Sainte-Marie-du-MontVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Collège Stanislas
Institut d'études politiques de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Avocat (-), journaliste, écrivain, scénariste, romancierVoir et modifier les données sur Wikidata
Rédacteur à
Le Nouveau Candide, Le Monde diplomatiqueVoir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Germaine PeyrolesVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Guerre d'Algérie (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Scénario, fiction d'aventures, fiction d'espionnage (en), littérature policière (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinction
César du meilleur scénario original ou adaptation ()Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
Le Dossier 51 (), Le Pull-over rouge (), Notre ami le roi (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Gilles Perrault ? Jacques Peyroles pour l'état civil ?, né le à Paris (13 arrondissement) et mort le à Sainte-Marie-du-Mont, est un écrivain et scénariste français. Il est par ailleurs un ancien avocat de même qu'un ancien journaliste. Il a utilisé le pseudonyme de Gil Perrault pour ses premiers romans.

Biographie

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Jeunesse et débuts

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Fils de l'avocat d'affaires Georges Peyroles (1900-1973) et de Germaine Merlot (1902-1979), future députée du Mouvement républicain populaire, Jacques Peyroles fait des études à l'Institut d'études politiques de Paris, devient avocat dans le cabinet de son père, exerçant comme tel pendant cinq ans. Il effectue son service militaire à 24 ans au 8 régiment de parachutistes coloniaux (8 RPC) en Algérie.

Après le succès de son essai Les Parachutistes, inspiré par son service militaire en Algérie, il devient journaliste pour le compte du Nouveau Candide de 1961 à 1963. Il fait des reportages sur l'Inde de Nehru, les Jeux olympiques de Tokyo et les problèmes des Noirs aux États-Unis. Par la suite, entre 1986 et 2003, Gilles Perrault écrit des articles pour Le Monde diplomatique.

En il quitte Paris où il était avocat et s'installe par hasard à Sainte-Marie-du-Mont, dans le Cotentin. Il épouse en secondes noces, le , Thérèse Guigon (1940-2024), avec qui il a deux enfants : Géraldine (1965-1998) et Guillaume. Son attachement pour le petit village manchois l'incite à publier en 1981 Les gens d'ici qui retrace l'histoire tumultueuse de ce bourg du Moyen Âge jusqu'au débarquement de Normandie (la plage d'Utah Beach est située à quelques kilomètres de son domicile). En 1984, pour FR3 Normandie, il part à nouveau à la rencontre des habitants et évoque avec eux ce dernier évènement, vingt ans après le reportage qu'il a mené pour l'émission Cinq colonnes à la une (cf. infra). Gilles Perrault est élu conseiller municipal en 1971 sans avoir été candidat comme cela se fait parfois dans les petites communes. Ces dernières années il s'est engagé localement pour défendre sa commune contre un projet de fusion avec les communes voisines ou contre la création d'un parc consacré au Jour J (surnommé par ses opposants « D-Day land »).

Le romancier

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Entre 1956 et 1961, il fait paraître, sous le pseudonyme de Gil Perrault, une douzaine de romans d'aventures, mâtinés d'espionnage, pour la collection populaire « La Chouette ». Le meilleur du lot, Dynamite, le récit d'une révolte dans un pays d'Amérique du Sud, sera réédité dans J'ai lu. « Il fait également paraître en 1958 au Fleuve Noir l'excellent suspense Baroud d'honneur, sous le pseudonyme de Sidney Vania, et le récit d'espionnage Au pied du mur (1963) chez Denoël ». Il fait ensuite des recherches approfondies sur des aspects peu connus de la Seconde Guerre mondiale, surtout de l'espionnage et de la Résistance. En 1964, il publie un ouvrage autrement sérieux avec Le Secret du jour J, qui obtient un prix du Comité d'action de la Résistance et connaît d'excellentes ventes à l'étranger. Peu avant le vingtième anniversaire du Débarquement de Normandie, il interroge à l'occasion d'un reportage télévisé, les témoins de Sainte-Marie-du-Mont. Après cette période, Perrault se consacre à des ouvrages d'inspiration historique tels que L'Orchestre rouge (1967) et La Longue Traque (1975), avec un égal succès.

En 1973, il participe à l'écriture du scénario du film Le Serpent, coécrit et réalisé par Henri Verneuil, d'après l'?uvre originale de Pierre Nord, Le Treizième Suicidé

Auparavant, en 1969, Perrault publie un roman d'espionnage original, Le Dossier 51. Avec Michel Deville, il signe le scénario de l'adaptation cinématographique de ce texte. Le film sort en 1978. Par la suite, en 1979, il obtient avec Michel Deville le César du meilleur scénario original ou adaptation. Il travaille à d'autres reprises avec Michel Deville, en lui donnant notamment le scénario original de La Petite Bande (1983). Il signe également l'adaptation de son livre éponyme pour le film L'Orchestre rouge (1989), réalisé par Jacques Rouffio.

Perrault et l'affaire Ranucci

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À l'été 1977, il est sollicité notamment par l'avocat Jean-Denis Bredin pour effectuer des recherches sur l'affaire Christian Ranucci, condamné à mort et guillotiné en 1976 pour l'enlèvement et le meurtre d'une petite fille de huit ans, Marie-Dolorès Rambla. À la rentrée littéraire de 1978, il fait paraître Le Pull-over rouge, livre dans lequel il émet un doute sur la culpabilité de Ranucci, et qui est publié dans le contexte d'un débat de société sur la peine de mort en France et d'une campagne pour la révision du procès Ranucci (une requête ayant été déposée par Jean-Denis Bredin et Jean-François Le Forsonney trois semaines auparavant). Le titre du livre fait référence au vêtement trouvé par les enquêteurs dans la galerie d'une champignonnière où Christian Ranucci s'était réfugié, un pull-over qui n'est pas à la taille de ce dernier selon Gilles Perrault et qui aurait, selon une allégation fausse de l'écrivain, conduit un chien policier jusqu'au lieu où le cadavre de la petite fille avait été découvert.

Pour expliquer la genèse de cet ouvrage, Gilles Perrault prétendra s'être rendu à Marseille (où l'affaire a débuté le ) par acquit de conscience et avec un a priori sur ce dossier, celui de la culpabilité de Ranucci, pensant qu'une condamnation à mort était prononcée à la suite d'une enquête et d'une instruction rigoureuses. Ce livre, qui a rencontré un énorme retentissement médiatique, est présenté par l'auteur et son entourage comme « la description d'une mécanique judiciaire » et « une explication du système de la procédure pénale française », davantage que comme une ?uvre littéraire contre la peine de mort. Gilles Perrault dira que le courrier qu'il recevait des lecteurs du Pull-over rouge exprimait un commentaire surpris sur le déroulement d'une affaire judiciaire, plutôt qu'une interrogation sur la culpabilité du condamné.

Perrault reviendra sur l'affaire au fil de la publication de livres en 1995 (un ouvrage collectif écrit avec la mère de Christian Ranucci et des avocats), 2004 et 2006, dans lesquelles l'auteur exprime sa conviction de l'innocence de Christian Ranucci.

À la suite d'une plainte pour diffamation déposée par les policiers ayant mené l'enquête sur l'affaire Ranucci, pour ses propos tenus lors de l'épisode de l'émission Histoire d'un jour, «?28 juillet 1976 : qui a tué Christian Ranucci ??» (diffusé sur FR3 et présenté par Philippe Alfonsi, également poursuivi), en 1985, où il accuse les policiers de « forfaiture » et d'avoir « éliminé tout ce qui concernait l'homme au pull-over rouge », Gilles Perrault est condamné en par le tribunal correctionnel de Marseille à verser 30 000 francs de dommages et intérêts à chacun des cinq plaignants, peine confirmée en 1990 par la cour d'appel d'Aix-en-Provence et majorée à hauteur de 40 000 francs de dommages et intérêts par policier, puis en 1992 par la Cour de cassation qui, rejetant son pourvoi et celui de Philippe Alfonsi, majore le montant des dommages et intérêts à hauteur de 70 000 francs par policier diffamé.

Au milieu des années 2000, il est de nouveau poursuivi, ainsi que l'éditeur de Fayard Claude Durand, pour diffamation envers les policiers dans son troisième livre sur l'affaire, L'ombre de Christian Ranucci (paru en 2006) où il accusait les enquêteurs d'avoir fait preuve de « légèreté » et de « partialité » dans leurs investigations. Il est condamné le , ainsi que son éditeur, à verser 5 000 euros à chacun des quatre policiers diffamés, jugement confirmé en appel en 2009 et majoré à hauteur de 10 000 euros pour chaque plaignant.

Dans deux livres parus en 2005 et 2006, L'affaire du pull-over rouge, Ranucci coupable ! ? Un pull-over rouge cousu? de fil blanc, puis Autopsie d'une imposture ? Toute la vérité sur le pull-over rouge, Gérard Bouladou, commandant de police judiciaire, relève les erreurs et la partialité de Gilles Perrault. Bouladou affirme que le combat de ce dernier aurait dû porter sur la condamnation à mort de Ranucci et non sur sa culpabilité, qui lui semble avérée. Jean-Louis Vincent, ancien commissaire divisionnaire, dans son ouvrage Affaire Ranucci : du doute à la vérité, reprend à son tour l'examen de tout le dossier. Il conclut, comme Bouladou, à la culpabilité de l'accusé et réfute les différents points mis en avant par Gilles Perrault dans son livre.

Les années 1990-2000

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En 1990, Edwy Plenel en proposant ce titre Notre ami le roi, provoque l'écriture du livre par Perrault. L'ouvrage décrit et condamne le régime de tortures d'Hassan II roi du Maroc, appliquées à ceux qui ont tenté un putsch contre lui. Il évoque les liens d'Hassan II avec la France, parle de la famille d'Oufkir (responsable d'un putsch), à l'époque enfermée dans une prison dorée. Comme l'explique Malika Oufkir dans son deuxième ouvrage, sa famille et elle-même peuvent librement circuler au Maroc. Cet ouvrage au retentissement médiatique contribue à l'ouverture des geôles dont celles de Tazmamart et de Kenitra, le .

Le , Gilles Perrault signe un contrat avec l'éditeur Claude Durand pour l'écriture d'un ouvrage sur le Secret du Roi, ancêtre de nos services de renseignement modernes, au XVIII siècle. Ce projet sera retardé par d'autres sollicitations et la rédaction d'autres livres. Finalement, la trilogie La Passion polonaise, L'Ombre de la Bastille et La Revanche américaine, centrée sur le parcours de Charles-François de Broglie, paraît entre 1992 et 1996. Cette monographie forme un récit vivant des évolutions de la politique étrangère sous Louis XV puis Louis XVI de 1740 à 1785 et révèle l'organisation du Secret du Roi.

Alors que se profile le cinquantième anniversaire de l'évènement, Gilles Perrault poursuit son travail consacré au débarquement de Normandie. Le Grand Jour : 6 juin 1944, publié chez Jean-Claude Lattès en 1974, est édité par Fayard en 1994, et une nouvelle édition du Secret du Jour J parait.

Il publie le Dictionnaire amoureux de la Résistance en 2014. Se déroulant pendant l'exode de 1940, son roman Le Garçon aux yeux gris est adapté par André Téchiné pour le film Les Égarés.

Ses mémoires sont publiés en trois volumes entre 1995 et 2008. En 2016, il publie un récit consacré à son grand-père maternel.

Mort

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Il meurt à l'âge de 92 ans le des suites d'une crise cardiaque à son domicile de Sainte-Marie-du-Mont. Il est inhumé le au cimetière de la commune.

Hommages

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Un hommage lui est rendu le 24 octobre suivant à la mairie du 14 arrondissement de Paris, à l'initiative de la Ligue des droits de l'homme, d'Orient XXI et de sa famille. Fin novembre, un autre hommage lui est rendu dans le cadre du festival des Égaluantes, dont il était le parrain, à Carentan-les-Marais.

  1. ? Dorian Grelier, « Gilles Perrault, l'écrivain indigné », Le Figaro, .
  2. ? Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées Radioscopie
  3. ? Le Monde diplomatique ? Articles de Gilles Perrault.
  4. ? Biographie Gilles Perrault sur who's who.fr
  5. ? Les gens d'ici : chronique des années de guerre, FR3 Normandie (disponible sur le site de l'INA),
  6. ? [1], Comment vont « Les gens d'ici » aujourd'hui ? Ouest-France, .
  7. ? [2], Sainte-Marie-du-Mont restera... Sainte-Marie-du-Mont !, France 3,
  8. ? [3], « Le Débarquement ne doit pas être le prétexte à une mascarade historique à visée commerciale », Le Monde, .
  9. ? Mesplède 2007, p. 521-522.
  10. ? « Sainte-Marie-du-Mont : kilomètre zéro zéro », Cinq colonnes à la une, Office de radiodiffusion-télévision française, .
  11. ? La véritable histoire de l'Orchestre rouge, rdv-histoire.com, 9 octobre 2015
  12. ? « 28 juillet 1976 : Qui a tué Christian Ranucci ? », réalisé par Abderrahmane Berkani et Maurice Dugowson, Histoire d'un jour, émission présentée par Philippe Alfonsi, FR3, .
  13. ? « Ranucci : coupable ou innocent ? », Les Détectives de l'Histoire, France 5, .
  14. ? « M Bredin demande la révision du verdict condamnant à mort Christian Ranucci », Le Monde, 14 août 1978.
  15. ? Pierrick Baudais, « Affaire du pull-over rouge : « Je suis convaincu que Ranucci était coupable » », sur Ouest-France.fr,
  16. ? Thierry Durand, L'écriture comme une arme, France 3 Normandie, .
  17. ? Interview de Michel Drach et Serge Avédikian par Michel Drucker, Les Rendez-vous du dimanche, TF1, .
  18. ? Gilles Perrault, « L'affaire Ranucci », dans Gilles Perrault, Héloïse Mathon, Jean-François Le Forsonney, Daniel Soulez Larivière & Jean-Denis Bredin, Christian Ranucci : Vingt ans après, Julliard, 1995, p. 10.
  19. ? Gilles Perrault, « L'affaire Ranucci », dans Gilles Perrault, Héloïse Mathon, Jean-François Le Forsonney, Daniel Soulez Larivière & Jean-Denis Bredin, Christian Ranucci : Vingt ans après, Julliard, 1995, p. 52.
  20. ? Cour de cassation, Chambre criminelle, du 4 février 1992, 90-86.069, Inédit.
  21. ? « L'écrivain Gilles Perrault condamné pour diffamation?». La Provence, 15 janvier 2008 (consulté le 23 mars 2010).
  22. ? « Gilles Perrault et son éditeur condamnés pour diffamation?», La Provence.com, 27 janvier 2009.
  23. ? Gérard Bouladou, L'affaire Ranucci : Autopsie d'une imposture, Paris, Pascal Petiot, , 335 p. (ISBN 978-2-8481-4034-6).
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  25. ? « Maroc-France. « Notre ami le roi », un tremblement de terre », sur Orient XXI, (consulté le )
  26. ? Christine Daure-Serfaty, « À la mémoire des "tazmamartiens" », Le Monde, 7 octobre 2000.
  27. ? Gilles Perrault, Le Secret du Roi, tome I : La Passion polonaise, « Avant-propos », Paris, Fayard, 1992.
  28. ? Entre les Lignes : De la Résistance au Débarquement, LCP,
  29. ? Gilles Perrault : "Pour moi la Résistance, ce n'est pas hier, c'est ce matin", France Inter,
  30. ? Gilles Perrault : Les jardins de l'Observatoire, Un livre, un jour, France 3, .
  31. ? Sylvie Braibant, « Souvenirs de la guerre froide », Le Monde diplomatique, .
  32. ? « L'écrivain Gilles Perrault est mort en Normandie à l'âge de 92 ans », paris normandie (consulté le )
  33. ? Cimetières de France et d'ailleurs ? Personnalités inhumées dans la Manche
  34. ? Hommage à Gilles Perrault sur LDH-France.org, 10 octobre 2023.
  35. ? « Carentan : le festival des Égaluantes rend hommage à Gilles Perrault pour sa 8 édition » (vidéo), BFM TV, .


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