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Naissance |
Grasse (Alpes-Maritimes, France) |
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Activité principale | Metteur en scène, dramaturge, comédien |
Style |
Théâtre, cinéma |
Années d'activité | 1988-aujourd'hui |
Olivier Py, né le à Grasse, est un dramaturge, metteur en scène, et auteur français. Il est également comédien et réalisateur. Il a été directeur du festival d'Avignon de 2013 à 2022. Il dirige le théâtre du Châtelet depuis 2023.
Né en France, il déclare que sa famille est pied-noir, selon son court-métrage Méditerranées, documentaire autobiographique réalisé à partir de vieux films de super 8 qu'il a retrouvés et fait restaurer, et qu'il a eu une enfance heureuse.
Après des études à l'Institut Stanislas de Cannes (baccalauréat C) et une préparation en hypokhâgne et khâgne au lycée Fénelon, il entre à l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre puis, en 1987, au Conservatoire national supérieur d'art dramatique. Olivier Py a également étudié la théologie.
Il fait ses débuts sur scène dans L'Écume des jours au Festival Avignon Off en 1985. En 1988, sa première pièce, Des oranges et des ongles, est créée au théâtre Essaïon. La même année, il fonde sa propre compagnie « L'Inconvénient des boutures » et assure la mise en scène de ses textes. En 1995, il est révélé au grand public au Festival d'Avignon (In) par une pièce de vingt-quatre heures, La Servante, avant de revenir deux ans plus tard dans la Cour du Palais des Papes avec Le Visage d'Orphée. Il y reviendra en 2005, pour son spectacle Les Vainqueurs.
Son ?uvre publiée se situe sous l'influence de Paul Claudel et Jean Genet. Son style embrasse toutes les formes de la création théâtrale : comédie, poème épique, tragédie, théâtre pour enfants. La prose laisse de temps à autre la place aux vers ou à des chansons. Son écriture, volontiers lyrique laisse aussi une grande part à la dérision et à la farce. Il ose des formats hors-normes où s'enchaînent plusieurs pièces .
Le théâtre d'Olivier Py est un théâtre de l'excès, un excès lyrique et revendiqué comme tel, de sorte qu'il suscite souvent de vives réactions. L'auteur crée son théâtre servi par la complicité d'acteurs qui le suivent fidèlement depuis des années, notamment Michel Fau, Philippe Girard, Olivier Balazuc, Samuel Churin, Élizabeth Mazev, Bruno Sermonne, Mireille Herbstmeyer.
Il est également l'auteur de quatre romans dont Paradis de tristesse, et d'ouvrages théoriques comme Les Mille-et-une définitions du théâtre.
En 2016, il publie Les Parisiens que le magazine culturel Transfuge qualifie de « roman total » et d'« un des grands livres de la rentrée ». Le magazine lui décernera d'ailleurs le prix Transfuge du meilleur roman français.
Prenant la suite de Stéphane Braunschweig en 1998, il est nommé en 1997 directeur du Centre dramatique national d'Orléans où il crée un grand nombre de spectacles marquants : L'Apocalypse joyeuse, Requiem pour Srebrenica, Les Vainqueurs...
Il est de mars 2007 jusqu'à directeur du théâtre national de l'Odéon où il crée plusieurs de ses ?uvres dont La Vraie Fiancée et Les Enfants de Saturne ainsi que l'intégrale du théâtre d'Eschyle.
Proposé par le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, et le maire d'Avignon, Marie-Josée Roig, il est directeur du festival d'Avignon à partir de . Sa nomination est validée par le conseil d'administration du festival, les représentants du conseil général et du conseil régional ayant néanmoins voté contre sa candidature « pour protester contre des pratiques qu'ils jugent délétères ». Neuf ans plus tard, son bilan a Avignon est en demi-teinte ; au moment de son départ en 2022, Fabienne Darge du Monde regrette qu'il ait écarté les grands créateurs européens qui étaient très présents dans les programmations précédentes de Vincent Baudriller et Hortense Archambault, au profit de sa propre production, qu'elle qualifie d'« ornière artistique ».
En 2023, il est nommé directeur du théâtre du Châtelet par Anne Hidalgo, maire de Paris. Sa nomination, jugée « étonnante », provoque « des remous au sein de la mairie de Paris » : l'élue écologiste Alice Coffin, membre du jury, critique « une décision qui va contre l'avis du comité de sélection », au détriment de « deux femmes aux excellents dossiers », à savoir Valérie Chevalier et Sandrina Martins. Carine Rolland, adjointe à la mairie de Paris chargée de la culture, dément et assure qu'il « a été nommé à une majorité écrasante, à deux voix près ».
Dans une enquête, Télérama révèle qu'Anne Hidalgo est « passée en force » et que « le CV et le réseau d'Olivier Py semblent avoir tout emporté » face aux deux candidates « retenues par le conseil d'administration au terme de la procédure de sélection ». Pour la journaliste Anne Diatkine de Libération, « cela confirme (...) la thèse que les grosses institutions reviennent très majoritairement à la gent masculine, et que lorsqu'on a été en place, on le reste, on s'agrippe, quel que soit son bilan ».
Il mène parallèlement une carrière internationale de metteur en scène d'opéra. L'Avant-scène opéra lui consacre un numéro spécial qui fait la rétrospective d'une trentaine de ses productions, parmi lesquelles un Tristan und Isolde et la création à l'Opéra de Paris de Mathis der Maler. L'ensemble de ses créations au théâtre et à l'opéra - soit plus de quarante spectacles - est l'?uvre de la complicité qu'il entretient avec son scénographe et costumier Pierre-André Weitz.
En tant que directeur du festival d'Avignon, il présente, entre autres, en 2014, sa pièce Orlando ou l'impatience et, en 2015, en ouverture dans la cour d'honneur, une mise en scène de sa propre traduction du Roi Lear de Shakespeare qui divise le public. La critique est sévère décrivant la pièce comme « un désastre » et jugeant la mise en scène « paresseuse » et « boursouflée ». La pièce est retransmise sur France 2 et réalise « l'une des pires audiences de la chaîne ».
Salué pour son intégrale du Soulier de Satin de Paul Claudel (avec Jeanne Balibar et Sissi Duparc) et ses mises en scène à l'opéra, il est lauréat de la Fondation Beaumarchais, Prix Nouveau Talent Théâtre SACD en 1996 et Prix Jeune Théâtre de l'Académie française.
En 1995, dénonçant une passivité des pays occidentaux dans la guerre de Bosnie-Herzégovine, il effectue, avec Ariane Mnouchkine et François Tanguy, une grève de la faim d'un mois.
Il s'exprime en faveur des immigrés clandestins.
En , dans le cadre du débat sur le mariage homosexuel en France, Olivier Py, qui n'a jamais caché son homosexualité, publie, dans le quotidien Le Monde, une tribune intitulée « Intolérable intolérance sexuelle de l'Église », dans laquelle il critique la position officielle de l'Église catholique tout en se déclarant chrétien convaincu.
À l'issue du premier tour des élections municipales de 2014 à Avignon, où la liste du Front national arrive en tête, il déclare : « Je n'envisage que deux solutions possibles : soit je démissionne et on nomme un nouveau directeur, soit on délocalise le festival dans une autre ville ». Sa déclaration suscite des commentaires critiques dans la presse.
En , il fait partie des artistes signant dans Libération une tribune de soutien à Théo Luhaka qui formule des pistes de réflexion pour améliorer l'exercice des forces de l'ordre.