source wikipédia
Ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO |
---|
Naissance | Abeokuta, ![]() |
---|---|
Nom de naissance |
Akínwándé Olúw?lé Babátúndé ?óyínká |
Nationalité |
nigériane |
Formation |
Université de Leeds Université de Londres Université d'Ibadan Abeokuta Grammar School (en) |
Activité |
Dramaturge, romancier, poète, essayiste |
Mère |
Grace Eniola Soyinka |
Fratrie |
Omofolabo Ajayi-Soyinka (d) |
Conjoint |
Folake Doherty Soyinka (d) |
Enfant |
Olaokun Soyinka (en) |
A travaillé pour |
Université Harvard Université Emory Université de New York Université Loyola Marymount Université du Nevada à Las Vegas Université Cornell Université Yale Université de Lagos Université d'Oxford |
---|---|
Membre de |
Académie américaine des arts et des sciences Royal Society of Literature |
Genre artistique |
Théâtre, roman, récit autobiographique, poésie, essai |
Site web | |
Distinction |
Prix Nobel de littérature (1986), Prix Europe pour le théâtre - Prix Spécial (2017) |
Archives conservées par |
Bibliothèque de l'université de Leeds (d) (BC MS 20c Soyinka) |
|
Wole Soyinka (se prononce [w?lé ?ój?nká]), né le à Abeokuta au Nigeria, est un écrivain et metteur en scène nigérian. Lauréat du prix Nobel de littérature en 1986, il est le premier auteur noir à en être honoré. Artiste prolifique et éclectique, il a écrit de nombreuses pièces de théâtre, mais aussi des récits autobiographiques, des recueils de poèmes et de nouvelles, des romans, ainsi que des essais politiques et littéraires. Réputé pour la richesse de son imagerie poétique et la complexité de sa pensée, il compte parmi ses chefs-d'?uvre la tragédie anticolonialiste La Mort et l'Écuyer du roi (1975).
Après des études aux universités d'Ibadan et de Leeds, Wole Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos.
En 1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1961, il participe à la création du Mbari Club, un centre d'activités culturelles composé d'écrivains, d'artistes et de musiciens africains. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Aimé Césaire et repris par Léopold Sédar Senghor, le concept de « tigritude » à propos duquel il dira « qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. » Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l'université Makerere (Ouganda), en 1962. L'auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance du Biafra. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition.
Au milieu des années 1970, alors qu'il est fellow au Churchill College de l'université de Cambridge, il écrit sa première tragédie sacrificielle, La Mort et l'Écuyer du roi, qui traite des questions du colonialisme, de l'interventionnisme et explore les limites du relativisme culturel, à travers un événement historique de l'histoire coloniale nigériane. L'auteur la met lui-même en scène en 1976 à Chicago et au Lincoln Center de New York en 1987.
En 1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne peut rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en 1998. Il s'implique également au Parlement international des écrivains et a présidé la Communauté africaine de culture (CAC) à partir de 2006.
Le , il annonce la création de son parti, le Democratic Front for a People's Federation (DFPF, Front démocratique pour une fédération des peuples), en vue des élections générales, prévues soit en , soit en .
En 2014, il signe la préface d'une anthologie intitulée Africa39: New Writing d'Afrique du Sud du Sahara, mettant en avant 39 jeunes écrivains africains, dans le cadre du projet Africa39. L'Union internationale humaniste et éthique l'honore du prix de l'Humaniste international de l'année, mais, malade, il ne peut se rendre à la remise du prix au Congrès du monde humaniste à Oxford et se voit contraint d'envoyer une version enregistrée de son discours. Le , il révèle dans une conférence de presse au Centre culturel d'Abeokuta, dans l'État d'Ogun, qu'il vient de sortir victorieux de sa lutte contre le cancer du côlon et qu'il souhaite mettre sa notoriété à profit pour encourager la prévention contre tout type de cancer.
À la suite de l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis d'Amérique en 2017, Soyinka déchire sa carte verte en signe de protestation, renonçant ainsi au privilège du droit à la résidence permanente aux États-Unis alors qu'il y enseignait dans plusieurs universités, et se réinstalle alors au Nigéria. Interrogé sur son geste au Salon du Livre de Paris, il dénonce l'instrumentalisation d'une « vague de xénophobie latente qui existe dans toutes les sociétés » et compare la politique anti-migratoire de Trump aux expulsions d'étrangers perpétrées par le gouvernement nigérian pendant la crise du pétrole de 1983.
En , il est accueilli comme professeur au sein de la Faculté d'humanités de l'université de Johannesbourg.