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Inspecteur général de l'Éducation nationale (d) | |
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Naissance | Constantine Département de Constantine, Algérie française |
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Nationalité |
française |
Formation |
École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en ) Université Paris-Diderot (doctorat) (jusqu'en ) Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne (doctorat) (jusqu'en ) Université Paris-Nanterre Lycée Janson-de-Sailly |
Activité |
HistorienProfesseur des universités |
A travaillé pour |
Université Sorbonne-Paris-Nord Institut national des langues et civilisations orientales |
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Parti politique |
Parti socialiste (- |
Membre de |
Comité d'orientation scientifique de la Maison de l'histoire de France (d) |
Directeur de thèse |
Charles-Robert Ageron |
Site web | |
Distinctions |
Chevalier de la Légion d'honneur? () Officier des Arts et des Lettres? () Officier de l'ordre national du Mérite () |
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Benjamin Stora, né le à Constantine en Algérie, est un historien français, ancien professeur à l'université Paris-XIII.
Ses recherches portent sur l'histoire de l'Algérie et notamment la guerre d'Algérie, et plus largement sur l'histoire du Maghreb contemporain, ainsi que sur l'Empire colonial français et l'immigration en France. Il assure la présidence du conseil d'orientation du musée de l'Histoire de l'immigration d'août 2014 à janvier 2020, et fait partie du conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.
Il a été inspecteur général de l'Éducation nationale de à .
Fils d'Élie Stora et de Marthe Zaoui, Benjamin Stora grandit dans une famille juive d'Algérie à Constantine, où il assiste à la guerre d'Algérie. Ses parents s'exilent en juin 1962 en France métropolitaine. Il fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris, puis au lycée Marcel-Roby de Saint-Germain-en-Laye et à l'université Paris-X Nanterre où il milite au sein de l'extrême-gauche trotskiste.
Benjamin Stora est docteur en histoire en 1978 à l'EHESS puis en sociologie en et à Paris VII.
Jeune assistant universitaire, il donne des cours en prison.
Il devient maître de conférences en 1986 et soutient sa thèse d'État en 1991 à Paris-XII sur l'histoire politique de l'immigration algérienne en France (1922-1962), sous la direction de Charles-Robert Ageron.
Chercheur internationalement reconnu, il a fait appel aux sources orales et audiovisuelles en l'absence d'archives écrites accessibles. Benjamin Stora a publié une quarantaine d'ouvrages et a dirigé plusieurs publications. Parmi ses ?uvres les plus notables, figurent ses travaux sur la mémoire de la guerre d'Algérie (La Gangrène et l'Oubli, 1991), sur l'Algérie contemporaine (avec sa biographie de Messali Hadj en 1982) et sur l'immigration algérienne en France (Ils venaient d'Algérie, 1992). Il a codirigé avec Abdelwahab Meddeb une somme encyclopédique sur L'Histoire des juifs et des musulmans (2013), à laquelle ont participé cent vingt chercheurs, traduite chez Princeton University Press sous le titre History of Jewish-Muslim Relations : From the Origins to the Present Day.
Il a également été conseiller historique du film Indochine de Régis Wargnier (qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger en 1993), de Là-bas... mon pays d'Alexandre Arcady en 2000, du Premier homme, de Gianni Amelio (2010), adaptation pour le cinéma du roman éponyme d'Albert Camus, et du film Les Hommes libres d'Ismaël Ferroukhi, présenté au Festival de Cannes en 2011. Il est l'auteur de plusieurs documentaires : Les Années algériennes (France 2, 1991), Algérie, années de cendres (France 3, 1995), L'Indépendance aux deux visages (France 5, 2002) et Conversations avec les hommes de la révolution algérienne (Chaine Histoire, 2003), François Mitterrand et la guerre d'Algérie (France 2, 2010), La Loi de mon pays (France 3, 2011). Le , le documentaire Guerre d'Algérie, la déchirure (coréalisé avec Gabriel Le Bomin) est diffusé en première partie de soirée sur France 2. Avec Jean-Michel Meurice, il est l'auteur du documentaire Notre histoire, diffusé le sur Arte.
Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007, Benjamin Stora ne voit pas se renouveler son émission consacrée au Maghreb sur France Culture, ni son cours à Sciences-Po Paris.
Chargé en 2009 d'organiser une exposition sur Albert Camus à Aix en Provence, Benjamin Stora est évincé du projet en . La fille d'Albert Camus, Catherine Camus, qui gère l'?uvre et le fonds de son père, expliqua n'avoir pas reçu dans les délais la liste des documents requis pour l'événement. Un article de L'Express fait état de soupçons (laissés anonymes) selon lesquels la maire UMP d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, aurait « délibérément évincé Benjamin Stora, dont le point de vue favorable à l'Algérie indépendante aurait déplu aux nostalgiques de l'Algérie française » au profit du philosophe Michel Onfray. Michel Onfray se retire lui-même du projet quelques semaines plus tard.
Benjamin Stora a été le commissaire général des expositions La France en guerre d'Algérie, avec Jean-Pierre Rioux et Laurent Gervereau (hôtel des Invalides, 1992), et Photographier la guerre d'Algérie, avec Laurent Gervereau (hôtel de Sully, 2004). Il a été l'un des conseillers scientifiques de l'exposition « Juifs d'Algérie » au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme ( - ), et commissaire général, avec Linda Amiri, de l'exposition « Vies d'exils, les Algériens en France, 1954-1962 », à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration ( - ).
En 2012, le projet de Maison de l'histoire de France auquel Benjamin Stora a participé, est abandonné par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.
Nommé au tour extérieur, il est inspecteur général de l'Éducation nationale (groupe histoire et géographie) du à .
Le , la ministre des Outre-mers, George Pau-Langevin, le nomme à la tête d'une commission temporaire et d'information et de recherche historique sur les événements de en Martinique, de et de en Guadeloupe.
Le , Benjamin Stora est nommé président du Conseil d'orientation de l'Établissement public du palais de la Porte Dorée qui inclut la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, par décret du Premier ministre Manuel Valls.
En , il est nommé membre du conseil scientifique de la délégation interministérielle à la Lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper.
Le président Emmanuel Macron le reçoit le vendredi et lui confie une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ». Le rapport, remis en , préconise plusieurs initiatives scientifiques et mémorielles.
Benjamin Stora travaille sur le défi mémoriel de la guerre d'Algérie et le questionnement de la réconciliation entre ces deux pays meurtris par les idéologies, les traditions, les positions identitaires. Selon lui, les chercheurs essuient de nombreuses critiques dans leur pays. Il resterait deux entraves à la réconciliation : les archives non-accessibles et les disparus de la guerre d'Algérie. Pour Stora, le président Macron montre une volonté mémorielle en reconnaissant l'assassinat de Maurice Audin et le recours à la torture pendant la guerre, même s'il rencontre des difficultés d'ordre social et politique. Selon B.Stora les nombreuses années de colonisation ne sont pas bien connues par les Français alors que l'histoire française est bien connue par les Algériens. Il propose de créer un musée de la France et de l'Algérie, même s'il estime que cela sera difficile.
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