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Benjamin Stora
Benjamin Stora en 2012.
Fonction
Inspecteur général de l'Éducation nationale (d)
-
Biographie
Naissance
(74 ans)
Constantine
Département de Constantine, Algérie française
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
École des hautes études en sciences sociales (doctorat) (jusqu'en )
Université Paris-Diderot (doctorat) (jusqu'en )
Université Paris-Est-Créteil-Val-de-Marne (doctorat) (jusqu'en )
Université Paris-Nanterre
Lycée Janson-de-SaillyVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Historien
Professeur des universités
Autres informations
A travaillé pour
Université Sorbonne-Paris-Nord
Institut national des langues et civilisations orientalesVoir et modifier les données sur Wikidata
Parti politique
Parti socialiste (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Comité d'orientation scientifique de la Maison de l'histoire de France (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur de thèse
Charles-Robert AgeronVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur? ()
Officier des Arts et des Lettres? ()
Officier de l'ordre national du Mérite ()Voir et modifier les données sur Wikidata
?uvres principales
  • Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens
  • Les Sources du nationalisme algérien
  • Histoire de l'Algérie coloniale (1830-1954)
  • La Guerre d'Algérie, 1954-2004
  • Mitterrand et la guerre d'Algérie
  • La Guerre d'Algérie vue par les Algériens
  • De Gaulle et la guerre d'Algérie
  • Histoire des relations entre juifs et musulmans des origines à nos jours

Benjamin Stora, né le à Constantine en Algérie, est un historien français, ancien professeur à l'université Paris-XIII.

Ses recherches portent sur l'histoire de l'Algérie et notamment la guerre d'Algérie, et plus largement sur l'histoire du Maghreb contemporain, ainsi que sur l'Empire colonial français et l'immigration en France. Il assure la présidence du conseil d'orientation du musée de l'Histoire de l'immigration d'août 2014 à janvier 2020, et fait partie du conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration.

Il a été inspecteur général de l'Éducation nationale de à .

  1. ? « Biographie de Benjamin Stora », sur univ-paris13.fr (consulté le ).
  2. ? « Stora: "La France et l'Algérie devraient respecter tous les morts" », sur L'EXPRESS.fr (consulté le ).
  3. ? Éric Savarese, « Après la guerre d'Algérie », Revue internationale des sciences sociales, ERES, vol. 3, n 189,‎ , p. 491-500 (ISSN 0304-3037, DOI 10.3917/riss.189.0491, résumé, lire en ligne).
  4. ? Joelle Meskens, Veronique Kiesel et Colette Braeckman, « Des Belges dans la sale guerre d'Algérie », sur LeSoir.be, (consulté le ).
  5. ? « "Guerre d'Algérie, la déchirure": un film tout en archives, parfois inédites », sur LePoint.fr (consulté le ).
  6. ? « Arrêté du 7 novembre 2019 portant nomination au conseil d'administration de l'Office français de l'immigration et de l'intégration » (consulté le )

Biographie

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Famille et études

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Fils d'Élie Stora et de Marthe Zaoui, Benjamin Stora grandit dans une famille juive d'Algérie à Constantine, où il assiste à la guerre d'Algérie. Ses parents s'exilent en juin 1962 en France métropolitaine. Il fait ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly à Paris, puis au lycée Marcel-Roby de Saint-Germain-en-Laye et à l'université Paris-X Nanterre où il milite au sein de l'extrême-gauche trotskiste.

Carrière universitaire

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Benjamin Stora est docteur en histoire en 1978 à l'EHESS puis en sociologie en et à Paris VII.

Jeune assistant universitaire, il donne des cours en prison.

Il devient maître de conférences en 1986 et soutient sa thèse d'État en 1991 à Paris-XII sur l'histoire politique de l'immigration algérienne en France (1922-1962), sous la direction de Charles-Robert Ageron.

Chercheur internationalement reconnu, il a fait appel aux sources orales et audiovisuelles en l'absence d'archives écrites accessibles. Benjamin Stora a publié une quarantaine d'ouvrages et a dirigé plusieurs publications. Parmi ses ?uvres les plus notables, figurent ses travaux sur la mémoire de la guerre d'Algérie (La Gangrène et l'Oubli, 1991), sur l'Algérie contemporaine (avec sa biographie de Messali Hadj en 1982) et sur l'immigration algérienne en France (Ils venaient d'Algérie, 1992). Il a codirigé avec Abdelwahab Meddeb une somme encyclopédique sur L'Histoire des juifs et des musulmans (2013), à laquelle ont participé cent vingt chercheurs, traduite chez Princeton University Press sous le titre History of Jewish-Muslim Relations : From the Origins to the Present Day.

Il a également été conseiller historique du film Indochine de Régis Wargnier (qui a reçu l'Oscar du meilleur film étranger en 1993), de Là-bas... mon pays d'Alexandre Arcady en 2000, du Premier homme, de Gianni Amelio (2010), adaptation pour le cinéma du roman éponyme d'Albert Camus, et du film Les Hommes libres d'Ismaël Ferroukhi, présenté au Festival de Cannes en 2011. Il est l'auteur de plusieurs documentaires : Les Années algériennes (France 2, 1991), Algérie, années de cendres (France 3, 1995), L'Indépendance aux deux visages (France 5, 2002) et Conversations avec les hommes de la révolution algérienne (Chaine Histoire, 2003), François Mitterrand et la guerre d'Algérie (France 2, 2010), La Loi de mon pays (France 3, 2011). Le , le documentaire Guerre d'Algérie, la déchirure (coréalisé avec Gabriel Le Bomin) est diffusé en première partie de soirée sur France 2. Avec Jean-Michel Meurice, il est l'auteur du documentaire Notre histoire, diffusé le sur Arte.

Après l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République en 2007, Benjamin Stora ne voit pas se renouveler son émission consacrée au Maghreb sur France Culture, ni son cours à Sciences-Po Paris.

Chargé en 2009 d'organiser une exposition sur Albert Camus à Aix en Provence, Benjamin Stora est évincé du projet en . La fille d'Albert Camus, Catherine Camus, qui gère l'?uvre et le fonds de son père, expliqua n'avoir pas reçu dans les délais la liste des documents requis pour l'événement. Un article de L'Express fait état de soupçons (laissés anonymes) selon lesquels la maire UMP d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, aurait « délibérément évincé Benjamin Stora, dont le point de vue favorable à l'Algérie indépendante aurait déplu aux nostalgiques de l'Algérie française » au profit du philosophe Michel Onfray. Michel Onfray se retire lui-même du projet quelques semaines plus tard.

Benjamin Stora a été le commissaire général des expositions La France en guerre d'Algérie, avec Jean-Pierre Rioux et Laurent Gervereau (hôtel des Invalides, 1992), et Photographier la guerre d'Algérie, avec Laurent Gervereau (hôtel de Sully, 2004). Il a été l'un des conseillers scientifiques de l'exposition « Juifs d'Algérie » au musée d'Art et d'Histoire du judaïsme ( - ), et commissaire général, avec Linda Amiri, de l'exposition « Vies d'exils, les Algériens en France, 1954-1962 », à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration ( - ).

En 2012, le projet de Maison de l'histoire de France auquel Benjamin Stora a participé, est abandonné par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti.

Nommé au tour extérieur, il est inspecteur général de l'Éducation nationale (groupe histoire et géographie) du à .

Le , la ministre des Outre-mers, George Pau-Langevin, le nomme à la tête d'une commission temporaire et d'information et de recherche historique sur les événements de en Martinique, de et de en Guadeloupe.

Le , Benjamin Stora est nommé président du Conseil d'orientation de l'Établissement public du palais de la Porte Dorée qui inclut la Cité nationale de l'histoire de l'immigration, par décret du Premier ministre Manuel Valls.

En , il est nommé membre du conseil scientifique de la délégation interministérielle à la Lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA), présidé par Dominique Schnapper.

Le président Emmanuel Macron le reçoit le vendredi et lui confie une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie », en vue de favoriser « la réconciliation entre les peuples français et algérien ». Le rapport, remis en , préconise plusieurs initiatives scientifiques et mémorielles.

Benjamin Stora travaille sur le défi mémoriel de la guerre d'Algérie et le questionnement de la réconciliation entre ces deux pays meurtris par les idéologies, les traditions, les positions identitaires. Selon lui, les chercheurs essuient de nombreuses critiques dans leur pays. Il resterait deux entraves à la réconciliation : les archives non-accessibles et les disparus de la guerre d'Algérie. Pour Stora, le président Macron montre une volonté mémorielle en reconnaissant l'assassinat de Maurice Audin et le recours à la torture pendant la guerre, même s'il rencontre des difficultés d'ordre social et politique. Selon B.Stora les nombreuses années de colonisation ne sont pas bien connues par les Français alors que l'histoire française est bien connue par les Algériens. Il propose de créer un musée de la France et de l'Algérie, même s'il estime que cela sera difficile.

  1. ? Catherine Simon, « Benjamin Stora : mémoires vives » [html], sur lemonde.fr, Le Monde, mis en ligne le (consulté le )
  2. ? Benjamin Stora, Les clés retrouvées : Une enfance juive à Constantine, Stock, coll. « Un ordre d'idées », (ISBN 2-2340-7462-2 et 9-782234-074620, présentation en ligne), chap. 4 (« Les familles, la tradition »), p. 20
  3. ? « Une enfance à Constantine, par Benjamin Stora », sur constantine-hier-aujourdhui.fr.
  4. ? « Benjamin Stora: «Heureusement que nous, à l'extrême gauche, n'avons pas pris le pouvoir après mai 1968» », sur l'Opinion, (consulté le )
  5. ? « Catalogue SUDOC », sur www.sudoc.abes.fr (consulté le )
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  8. ? Ariane Bonzon, « Benjamin Stora, l'incontournable "monsieur Algérie", historien engagé », slate.fr, 19 octobre 2017.
  9. ? « Catalogue SUDOC », sur www.sudoc.abes.fr (consulté le )
  10. ? Il a enseigné à Hanoï, Berlin, New York : (en) Scott Sayare, « A Life Spent Remembering a War France Has Tried to Forget », New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. ? benjamin stora et abdelwahab Meddeb (edited by), History of Jewish-Muslim relations : From the origins to the Present Day, Princeton, Princeton University press, .
  12. ? Ariane Bonzon, « Benjamin Stora, l'historien qui murmurait à l'oreille des présidents », slate.fr, 20 octobre 2017.
  13. ? « Michel Onfray ne sera pas commissaire de l'exposition Camus à Aix », sur LExpress.fr, (consulté le )
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  15. ? Rapport d'enquête sur la maison de l'histoire de France.
  16. ? « Arrêté du 22 avril 2014 », sur legifrance, .
  17. ? « Benjamin Stora nommé président du Conseil d'orientation de l'Établissement public du palais de la Porte Dorée », sur histoire-immigration.fr, Musée de l'histoire et de l'immigration (consulté le ).
  18. ? Communiqué de presse: « Installation d'un Conseil scientifique auprès de la DILCRA », gouvernement.fr, 9 février 2016.
  19. ? « DOCUMENT - Rapport de Benjamin Stora sur « les mémoires de la colonisation et de la guerre d'Algérie » », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  20. ? « Benjamin Stora : "La France doit regarder son passé en face" », sur lemonde.fr, .
  21. ? François-Guillaume Lorrain, François Malye, « Guerre des mémoires : les préconisations de Benjamin Stora », sur Le Point, (consulté le )
  22. ? Remise du rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie. Site Élysée. (consulté le 22 janvier 2021).
  23. ? Rachida El Azzouzi, « Peut-on «réconcilier» la France et l'Algérie? », sur Mediapart (consulté le )


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